Le conglomérat japonais en difficulté espérait aussi éviter de présenter une situation nette négative à la fin de l'exercice fiscal en cours impliquant un risque de radiation de la cote.

Le conseil d'administration de Toshiba s'est réuni dans la journée pour examiner une offre à 17 milliards de dollars (14,32 milliards d'euros) par un consortium emmené par Western Digital et d'autres propositions d'acquéreurs potentiels sous l'égide de Bain Capital pour l'un et du taïwanais Foxconn pour l'autre.

Dans un communiqué, Toshiba a dit poursuivre les discussions avec les trois prétendants et n'en avoir éliminé aucun.

"Toshiba a l'intention de poursuivre les négociations avec les acquéreurs potentiels afin de parvenir à un accord qui respecte les objectifs de Toshiba le plus tôt possible", est-il écrit dans ce communiqué.

Des sources au fait du dossier ont dit que les discussions avec Western Digital étaient proches d'aboutir mais que les deux parties peinaient à s'accorder sur la participation de l'entreprise américaine dans la division.

Pour ne rien simplifier, Bain Capital a fait une nouvelle offre de dernière minute à près de 18 milliards de dollars s'adjoignant Apple en renfort, ont dit des sources au fait du dossier mercredi soir.

Toshiba est pressé de vendre sa division de semi-conducteurs pour couvrir ses pertes liées à Westinghouse, sa filiale nucléaire américaine qui a déposé son bilan.

Un banquier d'affaires proche du dossier a dit qu'un accord avec Western Digital restait le plus probable en raison des risques de contentieux avec l'entreprise américaine, qui exploite conjointement avec Toshiba sa principale usine de fabrication de puces au Japon, si une autre offre était retenue.

Compte tenu des délais d'obtention des autorisations réglementaires, le groupe japonais veut signer un accord rapidement pour pouvoir finaliser la cession de ses puces avant la fin de l'exercice en mars prochain. A défaut, il se retrouverait en situation de fonds propres négatifs pour un deuxième exercice consécutif, ce qui pourrait être sanctionné par une radiation de la Bourse de Tokyo.

Le manque de confiance entre Toshiba et son partenaire américain et le temps perdu dans les négociations risquent d'accentuer leur décrochage par rapport au coréen Samsung Electronics qui a investi des milliards de dollars pour consolider sa position de leader mondial dans les cartes mémoires flash. Toshiba et Western Digital sont respectivement numéro deux et numéro trois mondial.

"Samsung a investi dans des équipements de production de pointe pour la prochaine génération des puces mémoires NAND tridimentionnelles afin de renforcer sa position de leader", a dit Satoru Oyama, analyste du cabinet d'études IHS.

"Western Digital et Toshiba ont vraiment besoin l'un de l'autre parce qu'ils ne peuvent pas concurrencer Samsung sans partenaires", a-t-il ajouté.

A la Bourse de Tokyo, le titre Toshiba a terminé en repli de 0,65% alors que l'indice Nikkei a gagné 0,72%.

(Marc Joanny pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

par Makiko Yamazaki

Valeurs citées dans l'article : Apple, Toshiba Corp, Western Digital