Paris (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a battu son record jeudi dans la foulée des sommets atteints la veille par les indices américains, et l'Europe enchaînait en hausse, soutenue par de nouveaux signes d'essoufflement de l'économie américaine.

La Bourse de Tokyo a terminé en hausse de 0,82% à 40'913,65 points, dépassant son précédent plus haut atteint en mars dernier.

L'indice vedette tokyoïte a grimpé de 23% depuis le début de l'année, après un bond de 28% l'an dernier - sa meilleure performance annuelle en dix ans -, propulsé par plusieurs facteurs dont la faiblesse du yen, favorable aux groupes exportateurs.

L'indice élargi Topix a pris 0,92% à 2898,47 points jeudi, battant son précédent record en clôture qui remontait à décembre 1989.

Comme partout ailleurs sur les Bourses, les investisseurs au Japon se sont réjouis de nouveaux signes d'essoufflement de l'économie américaine, avec moins de créations d'emplois en juin dans le secteur privé et un indice d'activité dans les services en contraction sur le même mois.

"Nous entrons de plein fouet dans une période où les mauvaises nouvelles" économiques "sont des bonnes" nouvelles pour les investisseurs, qui attendent que la Réserve fédérale (Fed) baisse une première fois ses taux, décrit Ipel Ozkardeskaya, analyste de Swissquote.

Cet espoir de baisse des taux de la Fed plus nombreux dans les mois à venir a contribué à emmener le S&P 500 et le Nasdaq au sommet en termes de points. Jeudi, cette performance ne sera toutefois pas possible car les marchés américains vont rester fermés, en raison du jour férié de la fête nationale.

Cela n'empêchait pas les Bourses en Europe de continuer de monter, dans la lignée de la veille: Paris prenait 0,57%, Francfort 0,33% vers 07H15 GMT.

De son côté, Londres gagnait 0,53% le jour du vote des élections législatives. Contrairement à la France, l'issue du scrutin n'a pas causé beaucoup d'incertitude aux marchés, le parti travailliste menant largement dans les sondages et se préparant à arriver au pouvoir pour la première fois depuis 14 ans.

Peu d'indicateurs sont attendus durant la séance. Les investisseurs doivent digérer le compte rendu de la dernière réunion du comité de politique de la Banque centrale américaine, où les responsables ont estimé qu'il était préférable de faire preuve de patience et de rester "très attentifs aux risques d'inflation", même si cette dernière continue de ralentir aux Etats-Unis.

Sur la France, les investisseurs "garderont un oeil" sur une émission de dette de l'Etat prévue durant la séance, disent les analystes de Deustche Bank. Ils notent "de nouveaux signes" de détente sur la politique française, avec l'écart entre le taux français et allemand, la référence en Europe, au plus bas depuis trois semaines.

Jeudi, l'écart restait stable vers 07H00 GMT (2,59% pour le 10 ans allemand contre 3,27% pour son équivalent français).

Seule la Chine continentale restait à l'écart du mouvement de hausse, avec notamment Shanghai qui a reculé de 0,76%.

Ericsson dans le vide

Le géant suédois des équipements de télécoms Ericsson a annoncé jeudi qu'il dépréciait à nouveau la valeur de l'américain Vonage, spécialiste du cloud acquis en 2021, de 11,4 milliards de couronnes (1 milliard d'euros). Il reculait de 1,27%.

Le groupe suédois avait déjà déprécié Vonage de 2,7 milliards d'euros dans ses comptes de 2023.

Petit rebond du yen

Le pétrole reculait: vers 07H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord abandonnait 0,69% à 86,74 dollars et le baril de WTI américain lâchait 0,75% à 83,25 dollars.

L'euro gagnait 0,07% face au dollar, à 1,0794 dollar pour un euro.

Le yen rebondissait de 0,19% face au dollar après avoir touché la veille des plus bas depuis 1986. Un dollar valait 161,38 yens.

Le bitcoin reculait de 1,27% à 58'790 dollars.

afp/jh