L'indice S&P des technologiques, qui a explosé cette année et a emmené le marché à sa suite, a perdu 2,74%, la plus grosse perte sectorielle du jour et de très loin.

Apple a décroché de 3,88%, plus forte perte des trois indices, à la suite d'une information voulant que les iPhone qui seront commercialisés cette année seront dotés de puces modem ayant des vitesses de téléchargement inférieures à celles de smartphones concurrents.

Dans le même compartiment high tech, Microsoft, Facebook, Amazon.com, Intel, Qualcomm et Alphabet ont cédé de 1,8% à 3,4%, tandis que le fondeur Nvidia a chuté de 6,5%, Citron Research estimant que l'action pourrait retomber à 130 dollars.

"Les techs sont à plein régime depuis très, très longtemps", a dit John Praveen (Prudential International Investments Advisers), ajoutant que les investisseurs ont peut-être tiré prétexte des résultats trimestriels pour "prendre quelques bénéfices".

L'indice Dow Jones a gagné 89,44 points (0,42%) à 21.271,97 points, après un record de 21.305,35 en séance. Le S&P-500 a cédé 2,02 points (0,08%) à 2.431,77, après un record de 2.446,20 en séance. Le Nasdaq Composite a laissé 113,85 points (1,80%) à 6.207,92 points, alors qu'il avait inscrit un nouveau record de 6.341,7.

Sur l'ensemble de la semaine, le Dow gagne 0,3%, le S&P-500 cède 0,3% et le Nasdaq recule de 1,55%.

Le volume d'affaires est de 8,7 milliards de titres échangés, bien supérieur à la moyenne de 6,7 milliards des 20 dernières séances.

Les financières (+1,93%) et les valeurs énergétiques (+2,48%) ont contribué à amortir l'effet négatif des high techs sur l'ensemble de la cote.

Les investisseurs en sont encore, par ailleurs, à digérer les dernières nouvelles politiques d'Europe.

La Première ministre Theresa May a annoncé vendredi qu'elle allait former un nouveau gouvernement malgré le net désaveu enregistré dans les urnes par le Parti conservateur la veille.

Les Tories ont remporté 318 sièges aux Communes. Il en faut 326 pour disposer d'une majorité absolue; le Parti conservateur en avait 330 dans l'assemblée sortante. Le Labour a obtenu 262 sièges, un score inespéré il y a encore quelques semaines.

La déconfiture des conservateurs a servi le dollar, qui a progressé face à un panier de devises de référence, atteignant un pic de 10 jours de 97,5 en séance grâce à son avancée face au sterling.

La livre a perdu jusqu'à 2,5% à 1,2635 dollars en début de journée en Europe, au plus bas depuis l'annonce des législatives anticipées le 18 avril, avant de remonter un peu et de limiter sa perte à 1,8% à 1,2718 dollar.

L'indice du dollar avait touché un plus bas de sept mois en milieu de semaine, dans l'attente du scrutin britannique et de l'audition de l'ex-directeur du FBI par le Congrès.

Les investisseurs se sont sentis un peu mieux après le témoignage donné jeudi devant une commission du Sénat par James Comey car il ne semble pas susceptible d'ébranler sérieusement la présidence de Donald Trump.

"Le marché redoutaient les informations qu'allait donner Comey et le président est sorti plus ou moins blanchi, suffisamment en tout cas pour éloigner la perspective d'une destitution", a commenté Phil Blancato (Ladenberg Thalmann Asset Management).

James Comey a accusé Donald Trump de l'avoir limogé en vue de nuire à l'enquête sur une possible ingérence de la Russie dans la campagne présidentielle américaine de 2016.

Mais le marché se demande maintenant si l'administration Trump peut tirer un trait sur ce dossier pour relancer son programme de baisse des taux impôts et de dérégulation.

Les traders ont à présent en ligne de mire la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale la semaine prochaine, au terme de laquelle ils anticipent un nouveau relèvement des taux d'intérêt.

Ils fixent à 96% la probabilité d'une telle hausse, selon le baromètre FedWatch de CME Group.

Dans l'attente de cet événement, et des 56 milliards de dollars de papier à trois, 10 et 30 ans que le Trésor adjugera la semaine prochaine, les rendements des Treasuries ont monté dans un mouvement de consolidation des positions.

Le rendement du 10 ans a inscrit en séance un pic d'une semaine de 2,228%, avant de revenir à 2,204% contre 2,194% jeudi. Celui du 30 ans a lui aussi touché un pic d'une semaine de 2,883% avant de revenir à 2,857% contre 2.855%. Le papier à deux ans a culminé à un sommet de quatre semaines de 1,351% puis est redescendu à 1,338% contre 1,322% jeudi.

Les cours du pétrole ont terminé en hausse, reprenant un peu de couleurs après avoir passé une mauvaise semaine tant il apparaît que le marché reste saturé en dépit des initiatives inspirées par l'Opep pour le fluidifier.

(Avec Saqib Iqbal Ahmed et Gertrude Chavez-Dreyfuss, Wilfrid Exbrayat pour le service français)

par Tanya Agrawal et Lewis Krauskopf