Zurich (awp) - Le producteur bernois de dispositifs médicaux Ypsomed poursuit son recentrage sur son coeur de métier dans les stylos et autres instruments d'injection. La firme de Berthoud trace dans cette optique une séparation nette d'avec ses activités dans la gestion du diabète - déficitaires - dont l'avenir au sein du groupe fait désormais l'objet d'un examen stratégique.

Les activités dans les aiguilles et les produits de surveillance de la glycémie (BGM) avaient fait les frais du programme de remise en forme, cédées fin mars pour un montant non dévoilé au concuren transalpin Medical Technology and Devices (MTD). A l'automne 2022, c'était au tour du distributeur allemand spécialisé Diaexpert d'être vendu au néerlandais Mediq, pour quelque 17 millions de francs suisses.

"Notre moteur de croissance sous-jacent dans les traitements auto-administrés et l'essor des médicaments biopharmaceutiques ou biosimilaires offre un potentiel énorme," souligne le directeur général Simon Michel, cité dans le rapport d'activité 2023/24 publié mercredi. Le groupe compte notamment investir un total d'un milliard et demi de francs suisses dans ce segment au cours des cinq prochaines années.

Extension de capacités tous azimuts

L'extension du site historique de Soleure et la construction d'une première usine en Chine, déjà planifiées, s'accompagneront de l'érection d'une seconde usine à Schwerin adjacente à celle existant déjà dans la commune du nord de l'Allemagne ainsi que d'une ligne de production d'envergure en Amérique du Nord.

L'autonomisation de l'unité Diabetes Care s'accompagne, elle, d'une offensive pour la conquête de nouveaux débouchés. A la demande d'accès au marché canadien déposée en septembre dernier est venue s'ajouter une requête similaire pour le gigantesque marché des Etats-Unis. L'unité doit franchir le seuil de rentabilité dès le dernier partiel de l'exercice décalé en cours, soit entre janvier et fin mars 2025.

Sur le front opérationnel, le coeur de métier de Delivery Systems a généré entre avril 2023 et fin mars un chiffre d'affaires de 385,2 millions de francs suisses, en hausse d'un bon quart en comparaison annuelle.

Diabetes Care de son côté a livré une contribution amoindrie de 13,0% à 151,0 millions de francs suisses. Ajustée de la cession de Diaexpert, la croissance de la division sur le balant aurait chatouillé les 30%, à la faveur notamment d'une explosion de près de 70% des ventes de l'Ypsopump.

L'excédent d'exploitation (Ebit) a enflé de 42,3% à 86,2 millions, nonobstant un gain unique lié à Diaexpert de 3,9 millions sur la période de comparaison. Les pertes sur l'Ypsopump ont été ramenée à 44,6 millions, contre 53,5 millions un an plus tôt. Le déficit accusé dans les aiguilles en revanche s'est creusé de près d'un million à 12,4 millions.

Le bénéfice net a bondi de plus de moitié à 78,4 millions. Les actionnaires pourront compter sur un dividende de 2,00 francs suisses par action - contre 1,30 francs suisses au titre de 2022/23 - ponctionné pour moitié sur les réserves et pour l'autre moitié sur les gains.

Une suite à l'avenant

La direction table pour l'exercice en cours sur une poursuite de la croissance des activités poursuivie, à une cadence d'environ 25%. Apuré des effets uniques de la cession annoncée fin avril des activités dans les aiguilles, l'excédent d'exploitation doit avoisiner les 140 millions.

Les analystes accueillent une performance honorable sur l'exercice 2023/24, quoique légèrement inférieure à leurs pronostics. Ils applaudissent franchement surtout l'examen stratégique des options pour l'unité Diabetes Care.

Edouard Riva, pour la Banque cantonale de Zurich (ZKB), rappelle que l'essentiel de la croissance visée dans le domaine des auto-injecteurs sera alimenté par le récent contrat passé avec la star pharmaceutique danoise du moment Novo Nordisk.

Sibylle Bischofberger constate pour le compte de Vontobel que le carcactère déficitaire de l'unité Diabetes Care la prédisposait au passage en revue de ses options. La perte sur les ventes de l'Ypsopump l'an dernier s'est ainsi avérée plus sévère qu'escompté par l'experte de la banque de gestion zurichoise.

A 10h07, la nominative Ypsomed s'envolait de plus de 10% à 372 francs suisses, caracolant aux avant-postes d'un SPI en retrait de 0,14%.

jh/ol