Dans un entretien accordé au Finantial Times (FT), le directeur général de Total, Patrick Pouyanné, a déclaré que la 'major' va contrer la chute du cours du baril de pétrole 'en accélérant et en approfondissant les réductions de coûts' lancées par son prédécesseur, Christophe de Margerie. Mais si le groupe entend “réagir”, il ne veut pas non plus “sur-réagir”.
A l'ouverture de la Bourse de Paris ce matin, l'action Total gagne 0,7% alors que l'indice CAC 40 progresse de 0,3%.
M. Pouyanné précise en effet que la réponse de Total à la chute du brut sera plutôt 'chirurgicale que drastique'. 'Nous devons réagir, mais pas sur-réagir', a-t-il ajouté au FT : certains actifs peu rentables seront vendus, et des projets seront retardés. L'activité européenne de raffinage sera également concernée, sans oublier la France, mais 'personne ne sera renvoyé', a-t-il assuré.
Au final, le budget d'investissement sera réduit en 2015 de 10% par rapport à son niveau de 2014 (soit plus que prévu initialement), c'est-à-dire 26 milliards de dollars. Au sein de cet ensemble, les dépenses d'exploration seront sabrées de 30%, passant ainsi sous les deux milliards de dollars.
Les efforts d'économies seront également portés de 800 à 1,2 milliard de dollars à l'année.
'Nous découvrons tous que le pétrole est une matière première volatile', a déclaré le patron du groupe français, estimant que la chute du pétrole provient d'une demande un peu plus faible que prévu, de la forte hausse des extractions de pétroles non conventionnels et du maintien de leur production, en novembre dernier, par l'Arabie saoudite et l'Opep. Le cours du baril de Brent devrait finir par rebondir depuis la zone des 50 dollars où il se traite actuellement, mais pas a priori au premier semestre.
Enfin, malgré les sanctions internationales qui frappent la Russie, Total n'entend pas remettre en cause sa présence dans ce pays.
D'une manière générale, la crise actuelle que connaît le secteur pétrolier pourrait permettre 'aux acteurs de grande taille d'accéder à des ressources à moindre coût', a déclaré le DG de Total, alors que les juniors n'ont dans l'ensemble pas les reins aussi solides que les majors.
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TotalEnergies SE figure parmi les 1ers groupes pétroliers mondiaux. Le CA par activité se répartit comme suit :
- raffinage et chimie (42,7%) : raffinage de produits pétroliers (exploitation, à fin 2023, de 16 raffineries dans le monde) et fabrication de produits chimiques de base (oléfines, aromatiques, polyéthylènes, fertilisants, etc.) et de spécialités (caoutchouc, résines, adhésifs, etc.). En outre, le groupe mène des activités de négoce et de transport maritime de pétrole brut et de produits pétroliers ;
- distribution de produits pétroliers (37,9%) : exploitation, à fin 2023, de 14 571 stations-service dans le monde ;
- génération d'électricité (11,5%) : à partir de centrales à gaz à cycle combiné et d'énergies renouvelables ;
- production, négoce, transport et distribution de gaz (5%) : notamment gaz naturel liquéfié (44,3 millions de tonnes vendus en 2023), gaz naturel, biogaz, hydrogène, gaz de pétrole liquéfié, etc.
- exploration et production d'hydrocarbures (2,8%) : 2,5 millions de barils équivalent pétrole produits par jour en 2023 ;
- autres (0,1%).
La répartition géographique du CA est la suivante : France (23,4%), Europe (41,2%), Amérique du Nord (9,4%), Afrique (9,2%) et autres (16,8%).