par Benjamin Mallet et Marie Maitre

La troisième compagnie pétrolière européenne en termes de capitalisation boursière, derrière Royal Dutch Shell et BP, a également souligné qu'elle avait la capacité de maintenir sa politique en matière d'investissements et de dividende malgré "un environnement dégradé".

Son directeur financier Patrick de la Chevardière a précisé que le groupe prévoyait toujours d'investir 18 milliards de dollars (environ 13,5 milliards d'euros) en 2009 et qu'il continuait d'étudier des acquisitions, notamment au Canada, au Brésil et en Australie.

Total a également fait état d'une baisse de sa production d'hydrocarbures au 1er trimestre en raison de la réduction de la production des pays de l'Opep, des arrêts de production au Nigeria et d'un effet de périmètre négatif au Venezuela.

Hors exceptionnels, le bénéfice net s'est élevé à 2,11 milliards d'euros au 1er trimestre (-35%), soit plus que les 1,92 milliard attendus par les analystes selon le consensus Reuters Estimates.

En incluant l'effet de stock après impôt positif de 327 millions d'euros et d'autres éléments non récurrents, le bénéfice net atteint 2,3 milliards d'euros (-36%).

Alors qu'il perdait du terrain à la mi-séance, le titre Total gagnait 1,42% à 39,705 euros vers 16h30. Dans le même temps, le CAC 40 gagnait 1,62% et l'indice sectoriel européen 0,82%.

Plusieurs analystes ont souligné que les résultats de Total étaient ressortis au-dessus des attentes et que le groupe faisait preuve d'une belle résistance dans un contexte dégradé.

PRIX DU BARIL EN BAISSE DE 54%

Là où ses rivaux Royal Dutch Shell et BP ont respectivement annoncé au 1er trimestre une baisse et une hausse de leur production de 3,6% et de 2%, Total a enregistré un repli de 4,3% à 2,322 millions de barils équivalent pétrole par jour.

Le résultat opérationnel ajusté des secteurs a baissé de 49% à 3,6 milliards d'euros, sur un chiffre d'affaires de 30 milliards, en recul de 32%.

Selon le consensus Reuters Estimates, les analystes attendaient en moyenne un résultat opérationnel ajusté de 3.473 millions et un chiffre d'affaires de 22.392 millions.

Exprimé en dollars, le résultat opérationnel net ajusté du 1er trimestre a reculé de 56% par rapport au 1er trimestre 2008 et le bénéfice net ajusté a chuté de 44%.

Par activités, l'amont a sans surprise tiré les résultats vers le bas, avec un résultat opérationnel ajusté en baisse de 53% à 1.931 millions d'euros en raison d'une baisse de 54% du cours moyen du baril de brut par rapport au 1er trimestre 2008, à 44,5 dollars.

L'aval a pour sa part enregistré une hausse de 68% de son résultat opérationnel ajusté, à 782 millions d'euros.

Interrogé par les analystes sur d'éventuels projets d'acquisitions après le retrait de l'offre de Total sur le Canadien UTS Energy, Patrick de la Chevardière a déclaré : "Nous sommes actuellement dans un environnement où beaucoup de gens travaillent encore en pensant à un baril à 80 dollars ou plus et ne sont pas prêts à répondre à une offre basée sur un baril à 50 dollars, UTS en est l'exemple."

"Néanmoins, nous continuons à étudier des cibles potentielles et il y en a beaucoup (...). Il y a beaucoup de régions ou domaines où nous devons combler un fossé, à savoir le Canada, le pétrole non conventionnel, le golfe du Mexique, le Brésil en cas d'opportunité ou d'autres régions, comme l'Australie. Mais si le vendeur pense à un prix du baril de 80 ou 100 dollars, la transaction n'est pas faisable."

250.000 BARILS/JOUR AU CANADA D'ICI À 2020

Total a souligné qu'il bénéficierait au cours des prochains mois de la montée en puissance d'Akpo, au Nigeria et du démarrage de quatre autres grands projets : Tahiti dans le golfe du Mexique - dont il a annoncé le démarrage mercredi -, Yemen LNG puis Tombua Landana en Angola, ainsi que Qatargas II.

Le directeur financier de Total a également indiqué que le groupe comptait produire près de 250.000 barils par jour au Canada d'ici à 2020 et a confirmé que le groupe discutait avec le chinois CNPC afin d'explorer un champ pétrolier au Venezuela.

Patrick de la Chevardière a également que le groupe détenait environ 10% du capital de Sanofi Aventis et qu'il continuait à céder progressivement ses titres du groupe pharmaceutique.

Au 1er trimestre, Total a réalisé 3,7 milliards de dollars d'investissements contre 3,8 milliards au 1er trimestre 2008.

Le ratio dette nette sur capitaux propres de la société s'établissait à 19,1% au 31 mars contre 22,5% au 31 décembre 2008 et 21% à la fin du 1er trimestre 2008.

Edité par Jacques Poznanski et Cyril Altmeyer