d'une instruction

VERSAILLES (awp/afp) - Sept associations environnementales ont porté plainte avec constitution de partie civile mi-décembre afin qu'un juge enquête sur la fuite d'hydrocarbures survenue sur un pipeline en février dans les Yvelines, a-t-on appris auprès de leur avocat.

Les associations, dont Sauvons les Yvelines et France nature environnement (FNE), ont déposé plainte contre X pour pollution des eaux, a indiqué Me Marc Pitti-Ferrandi, confirmé par le parquet de Versailles.

Le 24 février, une faille détectée sur le pipeline Ile-de-France (PLIF) reliant Le Havre (Seine-Maritime) à Grandpuits (Seine-et-Marne) avait provoqué la fuite de 900 m3 de pétrole brut sur la commune d'Autouillet.

Une zone de huit hectares avait été touchée par la pollution, dont plusieurs rus et un ruisseau. Deux agriculteurs avaient vu l'ensemble de leurs récoltes détruite.

Les associations avaient porté plainte une première fois en avril et une enquête préliminaire avait été ouverte.

Estimant que cette enquête n'avance pas, les associations ont décidé de porter à nouveau plainte afin qu'un juge d'instruction soit saisi.

Mi-juillet, après des "contrôles" et des "réparations", la préfecture des Yvelines a autorisé une remise en service temporaire, puis, le 28 novembre, une poursuite de l'exploitation. Une expertise a imputé la fuite à "un mécanisme de corrosion fissurante".

Le pipeline Ile-de-France, qui mesure 262 km et a été construit en 1966, avait déjà connu une fuite d'environ 500 m3 le 26 mai 2014, en Seine-Maritime.

"L'exploitant du pipeline n'a manifestement pas pris les mesures qui s'imposaient à la suite de [cette fuite] pour éviter une nouvelle catastrophe environnementale", écrivent les associations dans leur plainte.

"Les mesures de contrôle de l'état du pipeline (...) sont demeurées particulièrement insuffisantes", estiment-elles, critiquant aussi les carences des "moyens de détection" et de "réaction" pour limiter l'ampleur de la fuite.

Interrogé par l'AFP, Total n'a pas souhaité commenter cette plainte, dont le groupe dit ne pas avoir connaissance.

L'entreprise rappelle qu'elle a "adapté" ses "conditions d'opération" et s'est engagée à "réduire significativement les contraintes sur la canalisation" notamment en "abaissant la pression opératoire à 50 bars", ainsi qu'à "passer plus fréquemment des robots racleurs pour analyser l'état du pipeline en utilisant de nouvelles technologies".

Sur place, la remise en état se poursuit, avec notamment l'excavation des terres polluées. "Le chantier de remblayage avec des terres neuves", qui a débuté, "va être suspendu pendant l'hiver et reprendra au printemps 2020", indique Total.

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