Francfort (awp/afp) - Le groupe sidérurgique allemand Thyssenkrupp, en négociation avec le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky sur la vente d'une partie de la division acier, a prévenu mercredi qu'il entendait prendre son temps, alors que les discussions semblent s'éterniser.

"Nous menons des discussions constructives et ouvertes avec EPH - la holding de M. Kretinsky - sur une éventuelle société commune dans le secteur de l'acier", a indiqué mercredi un porte-parole de l'entreprise auprès de l'AFP.

Si la volonté est de "parvenir rapidement à une conclusion", le groupe de Essen ne veut pas se laisser "pousser vers des solutions hâtives", a ajouté cette source.

Les discussions entre les deux acteurs risquent de s'éterniser en raison de négociations difficiles avec des clients clés et elles dépendront d'importants investissements à réaliser dans la cible, rapportait la semaine passée l'agence Bloomberg.

Le milliardaire tchèque veut participer aux efforts financiers nécessaires pour décarboner la branche acier de Thyssenkrupp.

Le groupe de Essen mise désormais sur le développement de l'acier propre, utilisant de l'hydrogène issu d'énergies renouvelables, et a par conséquent besoin d'un partenaire disposant des ressources financières nécessaires.

Le patron de Thyssenkrupp depuis le printemps dernier, l'espagnol Miguel Lopez, et M. Kretinsky négocient une participation à 50/50 dans cette division, selon plusieurs médias.

Le groupe sidérurgique se refuse ici à "commenter des négociations en cours".

Les représentants des salariés de Thyssenkrupp ont critiqué de leur côté le manque d'informations et de garanties pour l'emploi liés au projet de M. Kretinsky.

L'homme d'affaires Daniel Kretinsky, 48 ans, n'est pas un novice dans le secteur de l'énergie. Il a bâti sa fortune en achetant notamment du charbon et des centrales électriques à des entreprises européennes qui s'en débarrassaient pour investir dans des énergies moins émettrices de CO2.

Sa holding EPH est présentée comme l'un des plus grands groupes énergétiques d'Europe.

Au-delà du champ industriel, M. Kretinsky a considérablement diversifié ses activités, avec notamment des investissements massifs en France dans la distribution, avec la récente prise de contrôle de Casino, et dans les médias, avec la reprise du groupe Editis bouclée mardi.

afp/rp