* Demande inférieure à celle de l'an dernier

* 3,7 millions de travailleurs concernés

* Le patronat juge cette revendication injustifiée (Actualisé avec précisions et réaction patronale)

FRANCFORT, 4 mars (Reuters) - Le syndicat allemand IG Metall a réclamé lundi des revalorisations salariales allant jusqu'à 5,5% dans les secteurs de la métallurgie et de la construction électrique cette année, une augmentation inférieure à ses revendications de 2012 mais toujours supérieure à l'inflation.

IG Metall, qui donne traditionnellement le ton des négociations salariales en Allemagne, représente quelque 3,7 millions de travailleurs.

"La revendication de hausses salariales allant jusqu'à 5,5% est appropriée pour les travailleurs des secteurs de la métallurgie et de la construction électrique", a déclaré Berthold Huber, président du plus puissant des syndicats allemands, en notant que cela permettrait de stimuler la demande intérieure.

L'avis de la direction nationale d'IG Metall va maintenant être discuté par la base avant d'être vraisemblablement officialisé le 15 mars.

L'approche des élections législatives en septembre enhardit les syndicats allemands, qui espèrent des gestes politiques à l'endroit de leurs adhérents.

Berlin est également sous la pression de ses partenaires de la zone euro qui souhaitent des hausses de salaires en Allemagne pour stimuler la demande.

La fédération patronale Gesamtmetall a jugé peu réaliste la demande des syndicats, compte tenu des faibles perspectives de croissance pour le secteur en 2013.

"A peine un peu de croissance et ils réclament 5,5%; cela n'a pas de sens", a réagi Rainer Dulger, président de Gesamtmetall. "J'ai l'impression que cette revendication est gonflée artificiellement à l'air chaud".

IG Metall avait demandé en 2012 une augmentation des salaires de 6,5% et finalement obtenu une revalorisation de 4,3% sur 13 mois, la plus importante depuis 20 ans.

Les salaires, tous secteurs confondus, ont augmenté de 2,6% en Allemagne en 2012, dépassant l'inflation qui est ressortie à 2,0%.

Pour 2013, IG Metall dit avoir fait son calcul en tenant compte du taux d'inflation, de la productivité et du besoin de relancer la consommation intérieure, ce que contestent les employeurs.

Le syndicat avait assuré la semaine dernière qu'il n'hésiterait pas à recourir à la grève pour appuyer ses revendications et il a brandi la menace de débrayages dès mercredi en Allemagne occidentale, par exemple sur des sites de Thyssenkrupp. (Frank Siebelt, Véronique Tison pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)