Berlin (awp/afp) - Le géant allemand de l'acier et des technologies Thyssenkrupp a annoncé lundi le départ surprise de la CEO Martina Merz, en poste depuis 2019, entraînant une chute du cours de l'action du groupe qui traverse une importante restructuration.

Alors que son mandat courait jusqu'en 2028, Mme Merz a "demandé aujourd'hui au comité du personnel du conseil de surveillance de Thyssenkrupp AG de discuter d'une résiliation rapide et à l'amiable de son contrat", indique un communiqué.

Thyssenkrupp n'a pas précisé les raisons de ce départ.

Son successeur devrait être Miguel Angel Lopez Borrego, actuellement patron du groupe d'ingénierie Norma, spécialisé dans les technologies de raccordement, et ancien PDG de Siemens Espagne, poursuit le communiqué.

L'action de Thyssenkrupp chutait de plus 11% vers 15h45.

Arrivée aux commandes en octobre 2019, Mme Merz était l'une des rares femmes à diriger un groupe industriel allemand.

Elle avait été nommée pour conduire une complexe mission de réorganisation de ce conglomérat historique et tentaculaire, alors en pleine crise financière et identitaire.

La dirigeante a notamment mené à bien, en 2020, la vente de la lucrative activité d'ascenseurs qui a fait rentrer quelque 17 milliards d'euros dans les caisses de l'entreprise.

Moyennant d'importantes réductions de coûts et la suppression de quelque 10'000 emplois, Thyssenkrupp a progressivement sorti la tête de l'eau, enregistrant de nouveau un bénéfice net lors de l'exercice 2021/22, après plusieurs exercices de pertes.

Formellement né de la fusion en 1998 des deux géants de l'acier Thyssen et Krupp, le groupe a, en revanche, échoué à plusieurs reprises à trouver un repreneur pour la division acier, son coeur de métier devenu moins rentable ces dernières années, alors que des investissements massifs sont nécessaires pour engager sa décarbonation.

Reportée en raison de la guerre en Ukraine et de la crise de l'énergie, l'entrée en bourse de "Nucera", l'activité hydrogène du groupe, se fait également attendre.

Lors des derniers résultats annuels, présentés en novembre 2022, Mme Merz avait regretté que le "processus de changement" du groupe n'aille pas aussi vite que souhaité.

Pour l'exercice en cours, la hausse des coûts de l'énergie, la baisse des prix des matériaux, notamment de l'acier, sur les marchés mondiaux et le renchérissement des taux d'intérêt, vont peser sur les performances, ont prévenu les dirigeants.

afp/ck