Zurich (awp) - Le courtier en ligne Swissquote estime que d'ici fin 2016, quelque 100 mio CHF d'actifs, sur un total de 16 mrd, seront gérés par un conseiller-robot. Dans un entretien accordé au "Temps", son directeur général (CEO) Marc Bürki dit pourtant ne pas s'attendre à la concurrence de grands groupes informatiques, même si dans certains secteurs, l'apparition de nouveaux acteurs "bouleverse le marché et aiguillone les banques".

"Parmi nos 1400 clients, nous aurons à la fin de l'année une centaine de millions de francs suisses gérés par notre robot, sur un total de 16 mrd CHF d'actifs", prédit le CEO, ajoutant que le client traditionnel gère lui-même ses avoirs avec des outils externes.

"Le banquier a perdu l'avance qu'il possédait sur son client", observe M. Bürki. Selon lui, la banque de demain doit être à la pointe en matière de technologie, afin de pouvoir anticiper les besoin et interagir avec sa clientèle. Le profil des collaborateurs bancaires est appelé à devenir "plus technologique", mais "la banque totalement virtuelle, sans employés, n'existe pas", tranche-t-il.

Pour le patron de Swissquote, le secteur bancaire ne devrait pas connaître le phénomène d'"ubérisation" auquel sont confrontées d'autres branches. "Il n'existe pas de système archaïque qu'une avancée technologique pourrait permettre d'exploiter", avance-t-il. Et d'ajouter que les grands groupes bancaires sont à la pointe de la mue technologique que connaît actuellement le monde bancaire.

M. Bürki reconnaît que l'entrée en lice de grands groupes technologiques comme Apple, Google ou Facebook chamboulent la donne dans certains domaines, comme par exemple le paiement et l'information, mais cette concurrence devrait rester marginale, en raison des contraintes, notamment réglementaires, auxquelles sont soumises les banques.

Swissquote investit "autour de 10 mio CHF" par an dans le développement de nouveaux systèmes et de nouvelles technologies, soit le tiers des charges pour le personnel lié à la technologie. Le CEO constate cependant que plutôt que de développer elles-mêmes leurs innovations, les banques ont tendance à éviter les grands projets, privilégiant le lancement d'incubateurs ou le rachat de fintechs.

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