En rachetant pour un milliard de dollars, dette incluse, 100% de la marque Harry Winston, une signature prestigieuse de haute joaillerie, Swatch se renforce dans un segment dominé par son principal concurrent Richemont (Cartier, Van Cleef & Arpels,... ). Cette acquisition n'inclut pas les activités minières d'Harry Winston Diamond Corp, cotées aux Etats-Unis.



Le prix payé (2,4 fois le chiffre d'affaires estimé 2012 et 37 fois de résultat opérationnel) apparaît élevé au regard de la faible rentabilité de la marque (7% de marge attendue cette année). En 2006, "le roi des diamants" avait été acquis par le groupe minier Aber pour 334 millions de dollars (1,5 fois le chiffre d'affaires 2006). Pour s'emparer de Bulgari, valorisé 3,7 milliards d'euros en 2011, LVMH avait toutefois déboursé bien plus (3,4 fois le chiffre d'affaires de sa cible). Dans cette perspective, le prix payé par Swatch apparaît donc plus que raisonnable, et ce d'autant que les cibles de qualité sont rares.

Cette acquisition ne devrait pas pénaliser les comptes de l'empire créé par Nicolas Hayek. Swatch dispose en effet aujourd'hui de plus de 2,35 milliards de francs suisses (environ 2,5 milliards de dollars) de trésorerie.

Le principal défi du géant helvète sera d'améliorer la faible rentabilité d'Harry Winston. Mais le succès rencontré dans les montres (Breguet, Blancpain, Omega, Longines,... ) suscite la confiance du marché. A Zurich, le titre progresse de 3,9%.

Après le rachat de Bulgari par LVMH, cette nouvelle opération met en lumière les synergies entre l'horlogerie et joaillerie. Dans un secteur aussi prospère que concurrentiel, l'objectif consiste désormais à couvrir toutes les demandes possibles à moindre coût.