Zurich (awp) - Le titre Sonova était sous pression lundi matin à la Bourse suisse, après un article de la presse dominicale sur des problèmes techniques concernant ses implants cochléaires, commercialisées par sa filiale Advanced Bionics. Jusqu'à la moitié des appareils pourraient être défectueux, selon des données compilées par un journaliste du journal NZZ am Sonntag.

Après avoir ouvert en chute de plus de 7%, le titre Sonova limitait rapidement ses pertes. A 9h37, l'action ne reculait plus que de 1,7% à 383,90 francs suisses, dans un SLI en hausse de 0,35%.

Les modèles d'implants auditifs concernés sont le "Hires Ultra" et "Hires Ultra 3D", qui ont été implantés chez 19'000 patients dans le monde, dont près de 6000 enfants. Des cliniques en Allemagne et en Suisse ont repéré des dysfonctionnement dans jusqu'à la moitié des appareils, selon les recherches effectuées par NZZ am Sonntag, le taux de défaut étant bien supérieur aux estimations successivement relevées par l'entreprise.

Le centre auditif d'Hannovre a identifié ces problèmes dès l'été 2019 et informé Sonova en conséquence, selon le journaliste. Sonova a attendu six mois pour rappeler les modèles concernés, car les taux de défauts étaient "très bas", selon l'entreprise, citée par NZZ am Sonntag. A l'époque, seulement 0,5% des patients avaient dû être réopérés pour changer leur implant auditif. Par la suite, les taux de défaut ont été réévalués à 1,7% pour un des modèles et 7,4% pour l'autre. En Suisse, un tiers des 89 implants installés seraient défectueux.

Dans le centre auditif d'Hannovre, près de 50% des 349 patients équipés avec ces appareils seraient victimes de dysfonctionnements et environ 30% ont dû être réopérés.

Contacté par AWP, Sonova a contesté avoir réagi trop tardivement: ce n'est qu'en février 2020 que les cas de dysfonctionnements ont augmenté, alors qu'auparavant il s'agissait de cas isolés. Le rappel des produits a été décidé, alors qu'à l'époque, le taux de défaut était inférieur à celui habituellement enregistré pour un rappel général de produits, a justifié la société.

Une provision a été constituée par Advanced Bionics pour faire face à des attaques en justice. Déjà 9,8 millions de francs suisses ont été mis de côté pour gérer les rappels des implants défectueux.

"Difficile de déterminer la véracité de cette histoire en tant que personne extérieure", a relevé la banque Mirabaud dans un commentaire, qui attend une réponse claire de l'entreprise. "Nous pensons que financièrement, c'est tout à fait gérable pour Sonova, mais l'entreprise pourrait potentiellement souffrir d'une perte de réputation", ont noté les analystes.

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