Berlin (awp/afp) - Le fabricant de logiciels allemand SAP a solidement progressé au deuxième trimestre, faisant oublier un premier trimestre qui avait en partie déçu et lui permettant de confirmer mercredi ses prévisions annuelles, ce qui était salué à la Bourse de Francfort.

Son bénéfice net trimestriel a grimpé sur un an de 73% à 813 millions d'euros, un bond en grande partie dû à des coûts de restructuration bien moindres qu'en 2015, mais aussi à une hausse du chiffre d'affaires de 5% à 5,2 milliards d'euros, porté tant par les ventes de logiciels classiques que de solutions dématérialisées "cloud", a-t-il indiqué dans un communiqué.

Comme ses concurrents, à l'image de l'américain Oracle, SAP investit fortement pour s'imposer dans le "cloud", permettant aux entreprises de gérer leurs données informatiques via internet et un abonnement mensuel et non plus sur leurs propres serveurs.

Encore une toute petite partie des revenus de SAP, le "cloud" connaît toutefois trimestre après trimestre une croissance très rapide. Sur les mois d'avril à juin, les abonnements au cloud et les services d'assistance qui y sont liés ont généré des ventes en hausse de 30%.

"C'est maintenant le 13e trimestre consécutif que nous avons une croissance de plus de 30% dans le cloud", a souligné Luka Mucic, directeur financier de SAP. Le groupe vise des revenus dans ce secteur de quelque 3 milliards d'euros en 2016, 4 milliards en 2017 et jusqu'à 8 milliards d'euros en 2020. Or l'avantage est que "les revenus tirés du cloud sont hautement prévisibles", puisqu'ils se basent sur des abonnements, a rappelé M. Mucic, dans une interview à l'AFP.

Mais les logiciels dits classiques, vendus via des licences chères en une fois, restent pour l'heure toujours la principale source de revenus du groupe. Au premier trimestre, un recul des ventes de licences de logiciels avait inquiété. Au deuxième trimestre, celles-ci ont rebondi de 6% sur un an. "Nous avions prévenu qu'il n'y avait pas de problème structurel", a expliqué Luka Mucic.

Soulignant des performances meilleures que son concurrent américain Oracle, les analystes de DZ Bank ont souligné de "bons chiffres au-dessus des attentes", tandis que ceux de LBBW ont parlé de "résultats réjouissants". A la Bourse de Francfort, cela se traduisait par un bond de 4,27% à 74,71 euros de l'action SAP à 11H22 GMT.

"Notre élan ne pourrait pas être plus grand", s'est lui enthousiasmé, lors d'une conférence téléphonique, le patron de SAP, Bill McDermott.

Il a d'ailleurs confirmé "fermement" les prévisions financières pour l'année, à savoir notamment un bénéfice opérationnel tombant dans une fourchette de 6,4 à 6,7 milliards d'euros (contre 6,35 milliards en 2015). SAP formule toujours ses prévisions en normes comptables non-IFRS (excluant donc certains coûts) et à taux de change constants.

Autre information de nature à réjouir les investisseurs, SAP a estimé ne voir "aucun impact" du Brexit sur son activité du groupe, alors que les dépenses informatiques sont souvent les premières à être repoussées par les entreprises en période difficile.

"Définitivement, nous voyons de solides perspectives d'activité en Europe (...) Nos solutions (logicielles) répondent très bien aux besoins des clients de toute taille qui veulent piloter leur activité de manière plus efficace en période d'incertitude", a argumenté le directeur financier de SAP.

afp/al