PARIS, 7 octobre (Reuters) - Sanofi annonce avoir informé les autorités américaines d'allégations concernant des "paiements inappropriés" à des professionnels de santé en Afrique de l'Est et au Moyen Orient, dernier épisode en date d'une série d'affaires de corruption qui embarassent le secteur de la pharmacie depuis un an.

Sanofi a fait appel à un cabinet de conseil pour enquêter sur ces "actes répréhensibles" qui pourraient s'être produits entre 2007 et 2012, précise le groupe dans un communiqué publié lundi soir à la suite d'une information du Wall Street Journal.

"L'enquête est encore en cours et elle devrait prendre du temps dans la mesure où les allégations remontent à sept ans. A ce stade, il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions", indique Sanofi, ajoutant que le groupe s'engage "à respecter les normes éthiques les plus élevées" partout où il est présent.

Selon ces allégations, des employés de Sanofi auraient notamment versé des pots-de-vin à des médecins au Kenya et dans d'autres pays d'Afrique de l'Est pour les inciter à prescrire des médicaments du groupe, rapporte le quotidien américain sur son site, sur la base de courriers électroniques envoyés par un informateur ("whistleblower").

Sanofi précise avoir informé le département de la Justice et la Securities and Exchange Commission des Etats-Unis de ces allégations, que le groupe français prend au sérieux, et annonce son intention de coopérer à toute investigation éventuelle.

Ces allégations suivent une série d'accusations de corruption, qui ont surtout touché le groupe britannique GlaxoSmithKline et ses pratiques de ventes en Chine.

La Chine a infligé en septembre à GlaxoSmithKline une amende sans précédent par son montant de trois milliards de yuans (380 millions d'euros) pour corruption active.

Les informateurs peuvent recevoir une récompense dans le cadre du programme américain Dodd-Frank, qui prévoit une prime de 10 à 30% de l'argent collecté si l'information permet à des investisserurs de récupérer plus d'un million de dollars. (Natalie Huet, Juliette Rouillon pour le service français)