A la clôture de la séance, le groupe pharmaceutique affichait une capitalisation boursière de 89,47 milliards d'euros, contre 89,18 milliards d'euros pour Total.

Ce changement dans la hiérarchie des valorisations des poids lourds de l'indice phare de la Bourse de Paris valide, selon certains analystes, la stratégie de recentrage de Sanofi sur des secteurs moins sensibles aux médicaments génériques tandis que d'autres le jugent purement anecdotique tant les fondamentaux des deux entreprises sont différents.

"Ce renversement est essentiellement lié à un mouvement de marché. Le secteur pharmaceutique a extrêmement bien performé cette année contrairement au secteur pétrolier", explique David Thébault, responsable du trading quantitatif chez Global Equities à Paris qui souligne également la bonne stratégie d'acquisitions de Sanofi.

"De son côté, Sanofi est bien positionné pour trouver de nouveaux relais de croissance et sa valorisation en Bourse (PE) est inférieure à la moyenne du secteur, ce qui laisse encore du potentiel", relève David Thébault, qui souligne également la bonne stratégie d'acquisitions du groupe.

INCERTITUDES SUR LE PÉTROLE

Après le succès de l'acquisition de la société américaine de biotechnologie Genzyme, qui a confirmé une orientation du laboratoire visant à externaliser sa recherche, Sanofi a acquis le laboratoire pharmaceutique colombien Genfar, qui doit lui permettre de se développer sur le marché en forte croissance des médicaments génériques en Amérique latine.

Pour Philippe Lanone (Natixis), la montée de Sanofi "est en soi purement symbolique".

Néanmoins, poursuit-il, "elle traduit un changement de perception des investisseurs sur le titre qui intègre maintenant que Sanofi est en train de passer, sans trop de heurt, la période difficile de pertes de brevet et que le groupe en train de devenir une véritable valeur de croissance".

Depuis le début de l'année, l'indice Stoxx 600 des valeurs pharmaceutiques en Europe a progressé de 10% alors que celui des valeurs pétrolières et gazières a reculé de 2,26%.

Sur la même période, le titre Sanofi a progressé de 19,24% tandis que celui de Total a reculé de 4,57%.

"Total a un parcours assez erratique en raison des incertitudes sur le pétrole", observe David Thébault.

Le cours du baril de Brent, qui se négocie actuellement autour de 107 dollars, a évolué d'un plus haut à 128 dollars début mars pour tomber à moins de 90 dollars fin juin, les investisseurs s'inquiétant des perspectives de la demande mondiale en pétrole dans un contexte économique dégradé.

"La production en amont et les réserves de pétrole du groupe stagnent", souligne Eric Bleines, directeur général adjoint et co-responsable de la gestion actions chez CCR AM.

Sanofi devient la deuxième capitalisation de l'indice EuroStoxx 50 des grandes valeurs de la zone euro à la place de Total qui passe troisième, AB Inbev conservant la première place avec une capitalisation de 103,38 milliards d'euros.

Avec la contribution de Raoul Sachs, édité par Jean-Michel Bélot

par Noëlle Mennella et Blandine Hénault