(Actualisation: précisions sur le bilan et la direction du futur groupe, montant global de l'opération, contexte)

Safran (>> SAFRAN) et Zodiac (>> Zodiac Aerospace) ont annoncé jeudi avoir engagé des discussions exclusives en vue d'un rapprochement destiné à créer un nouveau leader mondial de la propulsion et des équipements aéronautiques, employant 92.000 collaborateurs et réalisant un chiffre d'affaires proforma de 21,2 milliards d'euros.

Cette opération prendrait d'abord la forme d'une offre publique d'achat amicale de Safran sur Zodiac, pour un montant de 29,47 euros par action Zodiac, à laquelle ne participeraient pas les actionnaires de référence de Zodiac, qui détiennent 32% du capital, puis serait suivie d'une fusion sur la base de 0,485 action Safran par action Zodiac, ont indiqué les deux groupes dans un communiqué. Cette offre valorise le groupe à 9,7 milliards d'euros, selon Kepler Cheuvreux.

L'action Zodiac ayant terminé mercredi à 23,31 euros, l'offre fait ressortir une prime de 26,4% par rapport au cours de clôture de Zodiac mercredi et de 36,1% par rapport au cours moyen pondéré par les volumes de Zodiac sur trois mois, ont précisé les deux groupes dans un communiqué.

Les actionnaires de Zodiac avec l'Etat chez Safran

Les actionnaires de référence de Zodiac, soit les familles fondatrices et deux actionnaires institutionnels - FFP et le Fonds stratégique de participations, "entendent demeurer des actionnaires de long terme de la nouvelle entité et s'engageraient à ne pas participer à l'OPA", ont précisé les deux groupes. Ces actionnaires "entendent rester actionnaires de référence de Safran, avec environ 22% de son capital, et une fois l'opération finalisée, signer un pacte d'actionnaires prévoyant une clause d'incessibilité de deux ans", ont-ils ajouté.

La fusion serait lancée sur la base d'une parité d'échange de 97 actions Safran pour 200 actions Zodiac, ou 0,485 action Safran par action Zodiac, "cohérente avec le prix de l'offre publique" après prise en compte du versement d'un dividende exceptionnel de 5,50 euros par action par Safran à ses actionnaires.

Safran a d'ores et déjà identifié 200 millions d'euros par an de synergies de coûts avant impôts, dont 50% seraient réalisées la première année et 90% la deuxième année. L'opération devrait permettre de renforcer le bénéfice par action du nouveau groupe de plus de 10% dès le premier exercice complet après sa réalisation.

Une opération évoquée de longue date

"L'opération s'inscrirait pleinement dans la stratégie annoncée par Safran de recentrage sur ses métiers coeurs de l'aéronautique et de la défense", a souligné le groupe, qui a récemment annoncé la cession de sa division Morpho au fabricant de cartes à puce Oberthur Technologies.

Safran avait ouvertement manifesté son intérêt pour Zodiac dès 2010, mais le groupe s'était vu opposer une fin de non-recevoir de la part du groupe familial. Les lourdes difficultés opérationnelles rencontrées par Zodiac ces deux dernières années l'ont toutefois amené à se montrer plus réceptif à d'éventuelles offres.

"Au-delà des synergies de coûts déjà identifiées, Safran permettrait également à l'activité sièges et aménagements de cabines de Zodiac Aerospace d'accélérer son redressement et de retrouver, voire de dépasser ses marges historiques", ont souligné les deux groupes jeudi.

Bilan préservé et dividendes maintenus

A l'issue de l'opération, qui serait en partie financée par le produit de la cession de Morpho, le ratio dette nette sur excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté de Safran ressortirait aux alentours de 2,5, ce qui est cohérent avec une note de crédit ayant rang d'investissement aux yeux des agences d'évaluation financière, a estimé le groupe.

"Après clôture de l'opération, Safran maintiendrait son taux de distribution annuel de dividendes à environ 40% du résultat net ajusté", a-t-il souligné.

Après l'opération, Olivier Zarrouati, l'actuel président du directoire de Zodiac, deviendrait directeur général délégué de Safran, a indiqué le groupe. Ross McInness resterait président du conseil d'administration de Safran et Philippe Petitcolin, directeur général du groupe.

-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com ed: VLV

Valeurs citées dans l'article : SAFRAN, Zodiac Aerospace