Renault (+3,28% à 76,49 euros) a connu une séance particulièrement volatile ce mardi, étant une des rares valeurs du CAC 40 à être passé en territoire négatif au cours de la journée. Le titre est tout de même parvenu à clôturer en hausse après que le groupe ait démenti avoir annoncé que 700 000 véhicules seraient prochainement rappelés pour y réaliser une mise à jour logicielle. Cette dernière aurait permis, selon des informations de presse véhiculées ce matin, de mettre en place de nouveaux dispositifs, plus efficaces, de filtration des émissions polluantes.

L'annonce de ces grandes manœuvres a inquiété les investisseurs en raison des coûts qu'elles auraient sans doute entrainés pour le groupe. En fait, le constructeur a opté pour un système de rappels basé sur le volontariat de ses clients : "Renault veut pouvoir proposer aux clients qui le souhaitent une amélioration de la performance de son système de dépollution NOx", précise le groupe dans un communiqué. Le NOx correspond à l'oxyde d'azote et des tests ont révélé que les émissions de ce gaz par des moteurs Renault dépassaient les limites fixées par la réglementation.

Le démenti de Renault a fait oublier aux investisseurs que le groupe va tout de même rappeler 15 000 voitures suite à ce constat. Ce chiffre a été confirmé par le constructeur qui a précisé que cette opération de rapatriement "vise à corriger une erreur de calibration du contrôle moteur. Ce problème est connu et déjà résolu en production depuis septembre 2015."

Ce matin, le directeur de l'ingénierie du constructeur précisait que ces rappels ne concernent que des véhicules de la marque Captur 110 CV diesel, qui est un des best-sellers de Renault depuis son lancement en 2013. Ainsi, l'année dernière, le Captur a fait partie des cinq meilleures ventes du groupe avec 245 126 unités écoulés, soit une hausse des ventes de près de 25% en un an. Avec ce crossover, Renault domine également le segment des SUV en Europe et revendique une part de marché de 23,7% en 2015. L'annonce que ce modèle ne respecte pas les normes d'émissions de gaz polluant pourrait donc peser sur les ventes du Captur au cours des prochains mois.

Depuis la semaine dernière, le titre Renault est sous pression alors qu'un soupçon de manquement aux règles sur les émissions de gaz polluants a commencé à naitre après des perquisitions de la DGCCRF. Il n'est pas question pour l'heure d'une quelconque fraude aux tests, du type de celle réalisée par Volkswagen en Allemagne, mais l'image du constructeur français, défenseur de la voiture électrique non polluante, se retrouve ternie par ces nouvelles.