Dans une interview accordée au Wall Street Journal (WSJ), Joseph Jimenez, le directeur général du géant pharmaceutique suisse Novartis, revient sur les difficultés qui touchent secteur, des expirations de brevets aux pressions budgétaires des systèmes de santé. Il trace aussi les perspectives d'avenir, qui passent par les pays émergents et plus globalement par la fin du modèle “transactionnel” au profit d'un modèle faisant primer le service médical rendu au patient.

Le quotidien des affaires américain rappelle que M. Jimenez a occupé préalablement des postes de direction dans des groupes de produits de grande consommation, comme H.J. Heinz, par exemple.

Depuis la ville helvétique de Bâle, le patron du géant suisse revient d'abord sur ses réalisations au poste où il a été nommé en 2010. Schématiquement, M. Jimenez a mis l'accent sur la réduction du temps consacré aux procédures internes au profit de relations avec les clients et les autorités de régulation.

Il évoque ensuite la transition des entreprises pharmaceutiques depuis le modèle classique de vendeur de médicaments, qualifié de 'transactionnel', vers un modèle englobant l'ensemble du service médical rendu au patient et sa qualité. 'Je crois vraiment qu'à l'avenir, les entreprises comme Novartis seront payées en fonction des bénéfices apportés aux patients, par opposition à la simple vente des pilules', a déclaré M. Jimenez au WSJ.

Il prend l'exemple du médicament de Novartis destiné à soigner certaines pathologies osseuses, l'Aclasta : si après en avoir pris, un patient vient à souffrir d'une fracture de la hanche, Novartis le remboursera des dépenses qu'il aura engagé à cette occasion, peut-on lire dans le WSJ.

Certes, 'nombre de systèmes de santé sont, dans le monde entier, soumis à une pression financière intense' en raison de la généralisation des mesures de rigueur, notamment en Europe où la pression sur les prix est 'considérable'. Le secteur pharmaceutique n'est pas épargné.

Dans ce contexte, les systèmes de sécurité sociale tendent à favoriser les traitements dont les résultats et le bénéfice pour les patients sont les plus élevés. Il souligne aussi que le prix des médicaments ne représente que 10% des frais du système de santé, et que la prise d'un traitement peut éviter une hospitalisation coûteuse.

Enfin, le groupe met bien évidemment l'accent sur les pays émergents, notamment les fameux 'BRIC' (Brésil, Russie, Chine, Inde), ainsi que l'Afrique sub-saharienne, 'qui va devenir un marché de très forte croissance', peut-être pas d'ici cinq ans, mais d'ici 15 ans plutôt.

Rappelons par ailleurs que Novartis détient le tiers du capital de son homologue Roche Holding.


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