Zurich (awp) - Novartis a déposé auprès de l'Agence sanitaire américaine (FDA) une demande d'extension d'indication pour le Kymriah (tisagenlecleucel), première thérapie génique à avoir été approuvée aux Etats-Unis en août dernier. Le géant pharmaceutique rhénan souhaite ajouter le traitement en troisième ligne du lymphome diffus à grandes cellules B (DLBCL) récidivant ou réfractaire chez des patients ne pouvant subir de transplantation de cellules souches autologues au spectre de prescriptibilité de ce médicament.

Le laboratoire assure que le Kymriah a démontré lors de l'étude de phase II Juliet un taux de réponse durable chez les patients atteints par cette forme hautement agressive de lymphome non-hodgkinien, fatale dans près de 40% des cas. La DLBCL constitue la forme la plus courante de cette maladie. Si 50 à 60% des patients diagnostiqués parviennent à une rémission complète suite à un traitement en première ligne, environ un tiers subit une rechute.

Un quart seulement de ces malades est éligible à une transplantation de cellules souches autologues, qui représente jusqu'ici la principale des secondes lignes de traitement.

Novartis prévoit de déposer cette année encore des demandes d'homologation pour le Kymriah en Europe aussi bien contre la DLBCL que pour un usage pédiatrique contre la leucémie lymphoblastique aiguë, pour laquelle il est déjà autorisé outre-Atlantique.

TRAITEMENT PERSONNALISÉ

Le récepteur antigénique chimérique de cellules T (CAR-T) se différencie des traitements traditionnels à base de petites molécules ou de substances biologiques par son mode de fabrication, à partir des propres cellules des patients. Ces dernières sont "reprogrammées" génétiquement en laboratoire pour traquer les cellules cancéreuses ou certaines cellules B exprimant un antigène particulier, explique Novartis.

Bien que précurseur dans le domaine, Novartis n'est déjà plus l'unique fournisseur d'une thérapie cellulaire, souligne la Banque cantonale de Zurich (ZKB) dans un commentaire. Kite Pharmaceuticals, racheté depuis par Gilead pour près de 12 mrd USD, a obtenu mi-octobre un feu vert de la FDA pour un autre traitement en troisième ligne contre des lymphomes non-hodgkiniens agressifs, rappelle l'établissement zurichois.

La puissance de feu promotionnelle d'un acteur comme Gilead constitue certes un handicap pour Novartis sur le nouveau segment des immunothérapies. Ce dernier dispose nonobstant d'un potentiel commercial suffisant pour que plusieurs protagonistes puissent s'y épanouir, assure la ZKB.

A 10h28, la nominative Novartis s'adjugeait 0,5% à 81,98, dans un SMI en hausse de 0,30%.

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