New York (awp/afp) - En ignorant l'échec des négociations de Doha entre grands pays producteurs de pétrole, Wall Street a monté lundi au plus haut de l'année et témoigné d'un entrain toujours difficile à entamer: le Dow Jones a pris 0,60% et le Nasdaq 0,44%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 106,70 points à 18.004,16 points, terminant au-dessus de 18.000 points pour la première fois depuis le 20 juillet, et le Nasdaq, à dominante technologique, 21,80 points à 4.960,02 points.

L'indice S&P 500, jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, a avancé de 13,61 points, soit 0,65%, à 2.094,34 points.

"Franchement, c'est un peu surprenant", a reconnu Chris Low, de FTN Financial.

Alors que de nombreux observateurs mettaient en garde sur un repli du marché en cas d'issue décevante à la réunion de Doha, qui rassemblait dimanche 18 pays producteurs de pétrole dans un contexte de surabondance générale, les trois indices ont fini à des niveaux sans précédent depuis la fin 2015, quand bien même ce sommet s'est conclu sans aucun accord.

"Mais si l'on se remet en tête la fin de la semaine dernière, cette réunion faisait déjà l'objet de doutes", a avancé M. Low. "Le pétrole est peut-être retombé sous 40 dollars le baril, mais il reste bien au-dessus des 30 dollars, donc ce n'est peut-être pas si terrible..."

De fait, les cours du pétrole ont eux-même nettement limité leurs pertes à l'issue de la séance de lundi, tandis que le secteur de l'énergie, loin de peser sur Wall Street, l'a carrément tirée vers le haut en prenant quelque 1,5% au sein du S&P 500.

"Cela laisse perplexe, mais c'est que les investisseurs veulent être confiants", a estimé Jack Ablin, de BMO Private Bank.

En l'absence de chiffres américains notables, les observateurs essayaient de trouver des explications à la résistance de Wall Street. M. Low citait des statistiques meilleures que prévu en Chine, tandis que M. Ablin évoquait des propos de William Dudley, vice-président de la Réserve Fédérale (Fed), qui s'est montré prudent quant au rythme prévu par l'institution pour durcir sa politique.

Reste qu'"il est aussi important de voir ce que les investisseurs choisissent d'ignorer que ce qu'ils choisissent de retenir", a conclu M. Low.

- Hasbro monte -

Parmi les valeurs, une semaine chargée de résultats a commencé avec notamment ceux de PepsiCo, géant des snacks et des boissons non-alcoolisées, qui a cédé 0,05% à 103,72 dollars. Sa performance trimestrielle a été globalement supérieure aux attentes, notamment grâce à la demande aux Etats-Unis, mais défavorable à l'international.

Le fabricant de jouets Hasbro a monté de 5,79% à 87,18 dollars après avoir fait part d'un bond de ses ventes et des bénéfices trimestriels, notamment grâce à ses produits dérivés du dernier épisode de la saga cinématographique Star Wars.

La banque d'affaires Morgan Stanley, qui a publié des revenus trimestriels meilleurs que prévu dans le courtage mais un déclin prévisible de l'ensemble de son chiffre d'affaires, a perdu 0,12% à 25,73 dollars.

Le spécialiste de la vidéo en ligne Netflix, qui a récemment fait part d'une hausse de ses tarifs, a reculé de 2,79% à 108,40 dollars après l'annonce par le groupe internet Amazon (+1,51% à 635,35 dollars) qu'il allait proposer un service du même ordre à un prix légèrement inférieur. Netflix devait annoncer ses résultats après la clôture.

Le laboratoire pharmaceutique Medivation, spécialiste des traitements des cancers, a gagné 4,28% à 53,36 dollars sur fond de rumeurs de presse sur un projet de rachat par le britannique AstraZeneca.

Le marché obligataire reculait légèrement. Vers 20H30 GMT, le rendement des bons du Trésor à dix ans montait à 1,770% contre 1,753% vendredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,579% contre 2,560% précédemment.

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