Le titre Merck s'adjuge 2,29% à 48,70 dollars peu avant 17h. Les investisseurs saluent le vaste plan de restructuration du groupe pharmaceutique américain, qui reste sur un deuxième trimestre difficile - nous y reviendrons - et cible 2,5 milliards de dollars de coupes d'ici fin 2015. Le but est évidemment d'améliorer sa performance financière, via des réductions de frais administratifs, dans les dépenses de marketing ainsi que dans les investissements liés à la R&D. Pour l'atteindre, la direction a également annoncé la suppression de 8 500 postes en plus des 7 500 licenciements déjà annoncés.

Quelque 16 000 emplois vont donc disparaître, ce qui représente une baisse de 20% des effectifs.

Ces mesures "vont rendre Merck plus compétitif, mieux placé pour innover et un peu plus efficace pour commercialiser ses médicaments et vaccins à ceux qui en ont besoin", a assuré le PDG du groupe Kenneth C. Frazier.

Les opérateurs semblent pour leur part d'autant plus adhérer à ses vues que le laboratoire, désireux de mettre au point une "structure de coûts et un modèle opérationnel plus flexible afin de répondre aux défis économiques et aux changements rapides de l'environnement extérieur", s'est engagé à verser aux actionnaires des dividendes plus importants. Comment ? En rachetant une partie de ses propres actions et en réduisant ses actifs immobiliers.

Sur le plan stratégique, Merck, confronté à un repli de ses ventes de produits dans les branches grand public et vétérinaire, entend se recentrer sur ses activités à fort potentiel comme l'oncologie. Il souhaite également se concentrer sur dix marchés en croissance parmi lesquels les Etats-Unis, le Japon, la France, le Canada et la Chine.

Après avoir manqué le consensus au deuxième trimestre (la faute en partie à la perte du brevet du Singalair, un médicament contre l'asthme), avec notamment un chiffre d'affaires en repli de 11% à 11,01 milliards de dollars contre 11,24 anticipés, le groupe a en outre confirmé ses prévisions annuelles. Ainsi escompte-t-il un bénéfice par action hors exceptionnel compris entre 3,45 dollars à 3,55 dollars et un chiffre d'affaires en recul de 5 à 6 % par rapport à celui de l'an dernier (dont environ 3 % du fait d'effets négatifs de change).

Ses responsables le savent : ils sont plus que jamais attendus au tournant.

(G.D)