Contexte
Les multiples difficultés rencontrées par le secteur semblent appartenir au passé : baisses tarifaires, déremboursements de certains médicaments, pertes de brevets des " blockbusters "… Les acteurs se sont profondément transformés, ce qui leur permet aujourd'hui d'enregistrer une amélioration de leurs performances. Des efforts ont été nécessaires pour renouveler leur portefeuille, via notamment des rachats de biotechs, par exemple celui de Bioverativ par Sanofi (9,5 milliards d'euros). Dans le même temps, d'importantes opérations de recentrage ont été opérées. Ainsi, nombre de laboratoires se sont désengagés de la santé animale, comme Sanofi qui a cédé Merial. Ces opérations ont pu être réalisées sans dégrader la structure financière des groupes : le ratio sectoriel d'endettement net moyen s'établit à 25 % des fonds propres, ce qui accroît les perspectives de croissance. Toutefois une menace semble poindre avec l'émergence de nouveaux acteurs venus de Chine, soutenus par l'État et des fonds de capital-risque. Comme indiqué dans son plan "Healthy China 2030", le président chinois souhaite que son pays soit la première puissance mondiale dans la santé d'ici à 2030.
Perspectives & Enjeux
Les perspectives sont bonnes pour la pharmacie mondiale. Selon le cabinet d'études américain Evaluate Pharma, la croissance annuelle moyenne des ventes, en valeur, de médicaments sur prescription dans le monde va s'accélérer. Après avoir atteint 1,2% sur la période 2012-2017, elle devrait culminer à 6,4% sur 2018-2024. Le marché mondial des produits sur ordonnance franchira alors la barre des 1.000 milliards de dollars de chiffre d'affaires, à 1.200 milliards. La croissance sera essentiellement soutenue par les thérapies innovantes. Le segment de l'oncologie, devrait afficher une progression annuelle de près de 13%, et devrait même dominer le marché en 2024 avec 233 milliards de dollars. Merck (avec son nouveau traitement d'immunothérapie Keytruda), Roche et BMS contribueront à la dynamique du marché.