New York (awp/afp) - La Bourse de New York, en proie à quelques doutes sur la réforme fiscale et ses éventuels effets, a terminé dans le rouge mardi à l'issue d'une séance très indécise: le Dow Jones a cédé 0,45% et le Nasdaq 0,19%.

Selon des résultats définitifs, le Dow Jones Industrial Average, a reculé de 109,41 points à 24.180,64 points et le Nasdaq, à forte coloration technologique, de 13,15 points à 6.762,21 points.

L'indice élargi S&P 500 a baissé de 0,37%, ou 9,87 points, à 2.629,57 points.

Les indices ont fluctué entre pertes et gains tout au long de la journée.

"Le marché est dans un mode attentiste", a commenté Maris Ogg de Tower Bridge Advisors.

"A chaque fois qu'on semble franchir une nouvelle étape vers l'adoption d'une réforme fiscale, les indices s'envolent", à l'instar de la forte poussée du Dow Jones à un nouveau record lundi après l'adoption par le Sénat de sa propre version, a-t-elle noté.

"Et quand il ne se passe rien ou que des mauvaises nouvelles arrivent, les indices ont tendance à voguer sans direction", a-t-elle ajouté.

En l'occurence, "on attend de voir un document sortir du processus de conciliation (entre les textes adoptés par le Sénat et la Chambre des représentants) avant de pouvoir dire +c'est bon+", a estimé Mme Ogg.

Le travail législatif effectué par les parlementaires sur la réforme fiscale a par ailleurs été "extrêmement précipité", a relevé Karl Haeling de LBBW. "Il y a un réel risque qu'une fois que le marché se détournera de la baisse prévue du taux d'imposition des sociétés pour se concentrer sur les détails du texte, cela déclenchera le mouvement de correction attendu depuis longtemps", a estimé le spécialiste.

"Les spéculations vont bon train sur la façon dont la réforme fiscale va affecter les entreprises du secteur technologique, en particulier celles qui font la majeure partie de leur business à l'étranger", a ainsi relevé Alan Skrainka de Cornerstone Wealth Management. Le texte prévoit notamment un taux d'imposition préférentiel pour les bénéfices détenus à l'étranger.

"Ces questions sur la façon dont leurs fonds pourront vraiment être rapatriés ont fait vaciller le secteur lundi mais il rebondit maintenant", a-t-il ajouté.

- Risque de correction -

Une agence de l'administration américaine chargée de surveiller les marchés financiers (l'Office of Financial Research) a par ailleurs dans un rapport diffusé mardi incité les investisseurs à la prudence.

La valorisation des actifs, déjà élevée, a été renforcée en 2017 par la forte progression des bénéfices, la solide croissance économique et la perspective de la réforme fiscale, y relève cette agence. Couplé à la baisse des primes accordées au risque, ce mouvement "pourrait rendre certains marchés vulnérables à une correction importante", est-il noté.

Du côté des valeurs, Bank of America, qui a annoncé l'augmentation de son programme de rachats d'actions à hauteur de 5 milliards de dollars, a cédé 0,45% à 28,93 dollars.

L'émetteur de cartes de crédit Mastercard (+1,19% à 145,13 dollars) a aussi décidé d'un programme de rachat d'actions de 4 milliards de dollars.

Le constructeur de maison Toll Brothers a chuté de 7,36% à 46,93 dollars après des résultats inférieurs aux attentes du marché.

Les chiffres trimestriels d'Autozone, vendeur de pièces détachées pour l'automobile, ont en revanche dépassé les prévisions et son titre a pris 0,42% à 712,76 dollars.

La chaîne de cinémas Regal Entertainment a bondi de 9,41% à 22,68 dollars après l'annonce d'une offre de rachat par son homologue britannique Cineworld le valorisant 5,8 milliards de dollars et devant donner naissance au deuxième groupe mondial en nombre d'écrans.

Le marché obligataire montait après un début de séance hésitant: le rendement des bons du Trésor à 10 ans reculait vers 21H40 GMT à 2,355%, contre 2,372% lundi et celui des bons à 30 ans à 2,737%, contre 2,764% la veille.

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