Zurich (awp) - L'action Lonza était abondamment chahutée en Bourse lundi, suite à l'annonce du départ pour fin septembre du directeur général (CEO) Pierre-Alain Ruffieux, qui sera resté moins de trois ans en poste, et son remplacement à titre intérimaire par le président du conseil d'administration Albert Baehny.

A 09h50, la nominative Lonza plongeait de 8,6% à 454,70 francs suisses, après avoir frôlé les 445 francs suisses dans la première demi-heure d'échanges, tirant vers le base le SMI des valeurs vedettes (-0,40%).

La surprise du jour n'a visiblement pas été du goût des investisseurs, alors que le biochimiste rhénano-valaisan se cherche encore une stratégie à moyen terme après avoir considérablement étoffé ses capacités de production pour le vaccin du laboratoire américain Moderna, qui a annoncé pas plus tard que la semaine dernière vouloir réduire la voilure.

"Ce n'est pas la première fois qu'il y a eu un changement surprise de CEO", rappelle dans une note Sibylle Bischofberger de Vontobel, notant que cela s'était déjà produit en 2019, avec le départ de Richard Ridinger, à qui avait succédé Mark Funk pour moins d'un an. L'analyste s'attend à plus d'information à l'occasion de la journée des investisseurs agendée au 17 octobre.

Les jours de Pierre-Alain Ruffieux à la tête de Lonza étaient comptés, après un résultat opérationnel décevant au premier semestre et une communication qui laissait à désirer, estime pour sa part Daniel Buchta de la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui salue l'arrivée du président pour assurer l'intérim. Selon l'expert, les nombreux changements intervenus depuis 2019 révèlent cependant que "sous la surface, certaines choses n'ont pas fonctionné de manière optimale".

Sur la base des nombreux investissements et des solides relations avec la clientèle, l'établissement cantonal continue toutefois de considérer Lonza comme un investissement intéressant à moyen terme, et prédit à l'entreprise une embellie opérationnelle dès 2024, qui devrait s'accentuer en 2025-2027.

Les deux instituts campent sur leur recommandation d'achat, respectivement "buy" (Vontobel) et "surpondérer" (ZKB).

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