Zurich (awp) - Logitech a vu son action décrocher à l'ouverture de la Bourse suisse mercredi, après l'annonce tombée dans la nuit de la démission avec effet immédiat de son directeur général (CEO) Bracken Darrell, remplacé à titre intérimaire par l'administrateur Guy Gecht. Le départ abrupt de celui qui aura passé plus de dix ans à la tête du groupe valdo-californien n'est visiblement pas du goût de la communauté financière.

A 09h20, la nominative Logitech s'effritait de 7,6% à 53,60 francs suisses, lanterne rouge d'un SMI en progression de 0,17%. Plus de 270'000 actions avaient déjà changé de main, soit plus de la moitié du volume journalier moyen.

Dans la foulée de l'annonce, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) a dégradé à "pondérer au marché" sa recommandation pour le titre dont elle recommandait jusqu'ici l'achat. Dans son argumentaire, l'analyste Andreas Müller déplore l'absence de "raison effective" pour justifier le départ de l'Américain, ainsi que le manque de visibilité qui entoure la suite de l'exercice 2022/23.

"Après une performance fulgurante pendant la pandémie, les fondamentaux sont actuellement dans un processus de normalisation qui pourrait se prolonger au moins jusqu'en 2024", estime l'expert de la ZKB, qui signale l'existence de moteurs de croissance structurels, mais dont on ignore le calendrier de lancement et l'incidence attendue sur les revenus.

Dans une note, UBS rappelle les mérites de l'Américain, considéré comme "le visionnaire de Logitech", moteur du succès et des perspectives à moyen terme de l'entreprise, hautement apprécié des investisseurs, et dont le départ risque de mettre l'action sous pression.

Moins alarmiste, Michael Foeth estime que si la démission de Bracken Darrell est abrupte, elle n'est pas une surprise totale au vu de la multiplication des signaux laissant présager un changement potentiel. L'analyste de Vontobel s'attend à ce que Logitech maintienne le cap actuel et continue de préconiser l'achat du titre (buy) au vu de l'hégémonie du groupe sur ses marchés clés, ainsi que des moteurs structurels de demande.

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