Zurich (awp) - Le spécialiste des produits dérivés Leonteq a progressé fortement l'année dernière, malgré d'importants coûts non-récurrents. La performance a été portée par sa principale source de revenus, les opérations de commissions, mais également par un effort d'économie. La question de la succession du fondateur et ex-directeur général (CEO) Jan Schoch n'est toujours pas tranchée.

L'année dernière, Leonteq a dégagé un bénéfice net de 23,1 mio CHF, en progression de 34% sur un an, indique le groupe zurichois jeudi. Ce dernier a comptabilisé une charge non-récurrente de 15,9 mio CHF. Le résultat opérationnel s'est étoffé de 32% à 23,3 mio.

Le produit d'exploitation a atteint 215,4 mio, ce qui représente une hausse de 4%. Le moteur de cette croissance est à chercher du côté des opérations de commissions, dont les recettes nettes se sont envolées de 18% à 247,0 mio. La croissance s'est manifestée dans toutes les régions où le groupe est actif.

Les charges ont augmenté de 1% à 192,1 mio. Leonteq a réalisé des économies de 24 mio l'année dernière.

Les chiffres publiés par Leonteq sont peu ou prou conformes aux prévisions des deux analystes sollicités par AWP. Le bénéfice net est supérieur aux attentes.

"Je suis satisfait d'avoir terminé le redressement de l'entreprise en une année", déclare le directeur général (CEO) intérimaire Marco Amato, cité dans le communiqué.

PAS DE DIVIDENDE

Le conseil d'administration propose de ne verser aucun dividende au titre de 2017, ceci afin de maintenir le niveau de capitalisation du groupe. L'année dernière, Leonteq a accusé une hausse de ses actifs pondérés au risque et une péjoration de son ratio de fonds propres. L'assemblée générale du 28 mars aura le dernier mot sur la rémunération.

Le volume d'affaires sur la plateforme de Leonteq s'est fixé à 11,4 mrd CHF à fin 2017, contre 9,2 mrd une année auparavant. Les actifs proposés par des partenaires se sont envolées de 24%, à 8,4 mrd CHF. Le montant des produits issus par Leonteq a bondi d'un quart à 3,0 mrd.

L'année 2018 sera marquée par de nombreux investissements, notamment le transfert d'activités au Japon ainsi que la collaboration avec Crédit Agricole CIB et Standard Chartered Bank. Les charges vont prendre l'ascenseur. Elles sont attendues à 180 mio CHF.

L'implémentation d'une autre norme comptable dès janvier 2018 va entraîner une réduction du capital éligible de 21 mio CHF et une hausse identique du revenu différé. Ce changement devrait permettre un afflux de recettes plus stable, précise le communiqué.

La société financière a connu un bon début d'année, caractérisé par une demande correcte, a expliqué M. Amato en conférence de presse. Leonteq possède des employés et une offre adéquats pour poursuivre la croissance connue en 2017, a affirmé le CEO intérimaire. Ce dernier n'a pas voulu fournir d'objectif chiffré.

La succession de Jan Schoch, parti en octobre dernier, n'est toujours par réglée. M. Amato ne s'est pas prononcé sur son avenir à ce poste, déclarant qu'il désire conserver une position de dirigeant dans l'entreprise, sans davantage de précisions. Le processus de recherche est toujours en cours.

La non-confirmation de Marco Amato au poste de directeur général (CEO) prouve que le conseil d'administration recherche une solution externe, affirme la Banque cantonale de Zurich.

Les deux analystes qui couvrent le groupe zurichois saluent une volée de chiffres conforme, voire supérieure aux attentes sur certains indicateurs. Du côté d'UBS, on relativise la performance. Les attentes étaient basses en raison d'un contexte de marché difficile.

A la Bourse, l'action Leonteq a fini en baisse de 2,69% à 57,90 CHF, dans un SPI en recul de 2,41%.

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