Le groupe de luxe et de distribution, propriétaire de Gucci, Puma, Redcats et la Fnac, a vu ses ventes progresser de 7,3% au premier semestre à 7,2 milliards, un chiffre proche du consensus des analystes interrogés par Reuters (7,13 milliards).

Comme Hermès, LVMH ou Burberry, avant lui, le pôle luxe de PPR (Gucci, Yves Saint Laurent, Balenciaga ou Bottega Veneta) a largement dépassé les attentes des analystes, avec une croissance organique de 24,4% sur le seul deuxième trimestre (contre 19% prévus), marquant encore une accélération par rapport à un bond en avant de 22% au premier.

La croissance a été spectaculaire en Chine, où elle a atteint 54% au 2e trimestre en données comparables. Elle a aussi grimpé de 19% en Europe occidentale et de 26% en Amérique du Nord. Elle a même redécollé au Japon, après le séisme et le tsunami qui avaient ravagé le 11 mars, pour atteindre 7%.

A l'inverse, le pôle distribution, destiné à être cédé par le groupe, a vu ses ventes semestrielles reculer de 1,4% (en données comparables), plombé par de mauvaises performances de la Fnac (-3,2%) aux prises avec un environnement extrêmement difficile en France, tandis que Redcats (vente à distance) a mieux résisté (+0,8%).

Les ventes de l'équipementier sportif Puma ont quant à elles augmenté de 9,4%.

LA MARGE BONDIT DANS LE LUXE

Les performances du luxe, qui se sont soldées par un bond en avant de 40% du résultat opérationnel et par une marge qui grimpe de trois points à 25%, ont permis de compenser la chute de 34% des résultats de la distribution et la baisse de 7% de ceux de Puma.

Au total, le résultat opérationnel de PPR a progressé de 14,5% à 749 millions d'euros (730 millions attendus) et le résultat net hors exceptionnels de 24% à 466 millions d'euros.

"La performance de Gucci est extrêmement brillante, la Fnac est très décevante", commente Thomas Chauvet, analyste de Citi.

Le titre PPR a clôturé à 129,85 euros à la Bourse de Paris jeudi, signant une hausse de 9% depuis le début de l'année, pour une capitalisation boursière de 16,3 milliards d'euros.

A ces niveaux de cours, la valeur se traite sur des multiples de valorisation de 13,4 fois ses bénéfices estimés pour 2012, loin derrière les "purs" acteurs du luxe comme LVMH (19 fois) ou Richemont (16,4 fois).

En plein recentrage sur le luxe et la mode, PPR souhaite vendre ses deux enseignes de distribution que sont Redcats et la Fnac et le processus de vente de Redcats, sa filiale de vente à distance, pourrait être formellement lancé tout prochainement, a-t-on appris de sources proches du dossier.

PPR, qui a déjà cédé sa chaîne d'ameublement Conforama au sud-africain Steinhoff, dit viser, en matière d'acquisition, des cibles de taille limitée, offrant un important potentiel de développement et de synergies.

Après l'acquisition, pour 409 millions d'euros, de l'américain Volcom, spécialiste des vêtements inspirés des sports de glisse, le marché attend toujours une opération dans le domaine du luxe. Le groupe dirigé par François-Henri Pinault serait intéressé par le tailleur italien Brioni, selon des sources proches du dossier.

Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot