La hausse des prix dans la zone euro est tombée à 0,7% sur un an en octobre selon la première estimation publiée la semaine dernière, s'éloignant un peu plus de l'objectif que s'est fixé la BCE, à savoir un taux "inférieur à mais proche de 2%".

Plusieurs gouvernements de la région, l'italien en tête, et des chefs d'entreprise avaient plaidé ces derniers jours en faveur d'un assouplissement de la politique monétaire, en arguant notamment de la vigueur de l'euro mais la plupart des économistes s'attendaient à ce que la banque centrale attende le mois prochain pour agir.

La monnaie unique est tombée sous 1,34 dollar juste après l'annonce de la décision sur les taux tandis que les Bourses européennes gagnaient du terrain et que les rendements des emprunts d'Etat de la région refluaient.

La Bourse de Paris gagnait 1,19% à 14h09 GMT et l'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 1,25%.

Outre la baisse d'un quart de point du "refi", les 23 membres du Conseil des gouverneurs réunis jeudi à Francfort ont abaissé le taux de facilité de crédit à 0,75% contre 1% jusqu'à présent. Le taux de dépôt de la BCE reste inchangé à 0,0%.

"Waouh! Cela confirme à quel point la BCE a changé sous Draghi. Elle est devenue pro-active", a commenté Carsten Brzeski, économiste d'ING.

"La BCE sait qu'une baisse de taux dans le climat actuel n'aura que peu d'effet en terme de soutien à l'économie ou de lutte contre la déflation", ajoute-t-il. "De mon point de vue, cela vise à faire baisser le taux de change de l'euro."

Mario Draghi, le président de la BCE, expliquera ces décisions lors d'une conférence de presse qui débutera à 14h30.

Depuis juillet, la BCE déclarait qu'elle prévoyait de maintenir ses taux d'intérêt "à leurs niveaux actuels ou à des niveaux plus bas sur une période prolongée".

Outre une baisse de taux, les hypothèses sur les mesures susceptibles d'être étudiées par le Conseil des gouverneurs incluaient un nouveau prêt massif de liquidités aux banques de la zone euro, comparable aux "opérations de refinancement à plus long terme" (LTRO) lancées fin 2011 et début 2012, qui avaient permis d'injecter plus de 1.000 milliards d'euros dans le système financier.

Paul Carrel; Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat

par Paul Carrel