Londres (awp/afp) - L'inflation a fortement accéléré à 1,6% en décembre sur un an au Royaume-Uni, au plus haut depuis juillet 2014, reflétant la faiblesse de la livre sur fond de Brexit, a annoncé mardi l'Office des statistiques nationales (ONS).

Cette hausse des prix est bien supérieure à celle enregistrée en novembre (+1,2%) et aux prévisions des économistes interrogés par Bloomberg qui tablaient en moyenne sur 1,4%.

Le Royaume-Uni enregistre depuis quelques mois une poussée de l'inflation, liée à la forte dépréciation de la livre depuis le vote pour le Brexit fin juin, qui a pour effet pervers de renchérir le coût des biens importés.

Au cours de l'année 2016, la devise britannique a perdu respectivement 14% et 16% de sa valeur face à l'euro et au dollar, en raison des incertitudes entourant la sortie du pays de l'Union européenne.

La hausse des prix est particulièrement visible dans l'alimentaire et le transport aérien entre novembre et décembre, remarque l'ONS, ajoutant que sur un an, l'inflation concerne la quasi-totalité des catégories de biens.

"Le plongeon de la livre est le principal facteur qui explique ce mouvement compte tenu de la hausse des prix des biens importés. Jusqu'à présent c'est particulièrement évident dans l'énergie (...) mais l'alimentaire commence à être concerné alors que 40% de la nourriture au Royaume-Uni est importée", remarque James Knightley, économiste chez ING.

L'ensemble des prévisionnistes et les pouvoirs publics sont d'accord pour dire que l'inflation devrait continuer de grimper au cours de l'année. La Banque d'Angleterre (BoE) s'attend en particulier à ce qu'elle flirte avec les 3% d'ici fin 2017.

Cette emballement des prix constitue une réelle menace pour le pouvoir d'achat des ménages dont les revenus vont finir par progresser plus lentement que l'inflation. Le ministère des Finances a d'ailleurs tenu à mettre en avant les mesures à destination des plus modestes, en régissant à la publication du jour.

"Le gouvernement s'est engagé à aider la population qui travaille dur", a déclaré un porte-parole, en rappelant notamment l'augmentation prochaine du revenu minimum.

"Il semble inévitable que le pouvoir d'achat des consommateurs se détériore nettement dans les prochains mois", d'autant que "les entreprises vont probablement chercher à limiter les salaires puisqu'elles vont faire des économies dans un environnement plus difficile", marqué par l'ouverture d'ici fin mars des négociations sur le Brexit, explique Howard Archer, économiste chez IHS.

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