L'agence a assorti sa note d'une perspective négative. Elle pourrait encore abaisser cette note si la récession devait s'aggraver.

"Les résultats peu concluants des législatives italiennes des 24 et 25 février font qu'il est improbable qu'un nouveau gouvernement stable puisse être constitué dans les prochaines semaines", souligne l'agence.

"Le quatrième trimestre 2012 confirme que la récession en cours en Italie est l'une des plus profondes en Europe", ajoute-t-elle.

Fitch anticipe une contraction du PIB de 1,8% cette année en Italie, après 2,4% en 2012.

Les dernières élections législatives italiennes ont débouché sur une impasse politique, le centre-gauche ayant décroché une majorité à la Chambre des députés sans parvenir à l'emporter au Sénat. L'absence de consensus politique entre les forces politiques en présence empêche la constitution d'un gouvernement et menace la stabilité de la république transalpine.

LES MARCHÉS PEU RÉACTIFS

L'agence de notation s'attend à ce que l'endettement italien monte jusqu'à un niveau proche de 130% du produit intérieur brut du pays. Au milieu de l'année dernière, sa prévision tablait sur un maximum à 125%.

L'annonce de Fitch a provoqué un repli de l'euro et une progression des rendements des obligations italiennes sur le marché secondaire. Dans leur sillage, le coût de l'assurance contre un défaut de l'Italie a également progressé.

Ces réactions n'ont toutefois rien eu de spectaculaire, les investisseurs continuant de tabler sur un soutien de la Banque centrale européenne en cas de flambée des rendements italiens ou si Rome peinait à se financer sur les marchés.

"Je ne m'attends pas à ce que l'abaissement se traduise par une pression à court terme, mais cela rappelle que les agences de notation sont prêtes à examiner et à détériorer la perception qu'elles ont de l'Italie si les incertitudes politiques se poursuivent", a commenté Alessandro Giansanti, analyste d'ING.

Le Parlement italien doit se réunir le 15 mars et le président de la République Giorgio Napolitano organisera des consultations avec les chefs de file des différents partis pour déterminer si un gouvernement peut être formé. Dans le cas contraire, le pays risque de devoir rappeler les Italiens devant les urnes dans les mois à venir.

"On ne sait toujours pas qui a gagné les élections, mais nous savons que le pays a perdu", estime de son côté Giacomo Vaciago, directeur de l'institut de recherche économique REF.

Standard & Poor's attribue un BBB+ à la note de crédit italienne, tandis que Moody's lui accorde un Baa2. Chacune de ces deux note est assortie d'une perspective négative.

Gavin Jones et Francesca Landini, Wilfrid Exbrayat et Nicolas Delame pour le service français