Francfort (awp/afp) - L'Allemagne a enregistré en septembre un excédent commercial de 17,6 milliards d'euros, en retrait par rapport à août, selon des données provisoires publiées jeudi par Destatis dans un contexte de tensions commerciales persistantes.

Les exportations ont baissé de 0,8% sur un mois, davantage que les importations, en retrait de 0,4% sur la même période, d'après des chiffres de l'office fédéral des statistiques, corrigés des variations saisonnières (CVS).

Le solde est ainsi reparti à la baisse, mais est conforme aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset.

En données brutes, privilégiées par Destatis mais moins révélatrices d'une tendance de fond, le surplus commercial allemand a atteint 18,4 milliards d'euros en septembre, contre 17,1 milliards d'euros en août.

Dans le détail, les exportations ont représenté 109,1 milliards d'euros en septembre et les importations 90,7 milliards d'euros, a précisé Destatis.

Les exportations vers les pays tiers ont reculé sur cette période de 2,2% sur un an, à 44,4 milliards d'euros, et de 0,4% vers l'Union européenne, qui a absorbé 64,7 milliards d'euros de marchandises en provenance de l'Allemagne.

La moins bonne performance du commerce extérieur s'ajoutant aux données décevantes pour la production industrielle de septembre, aussi publiées cette semaine, "suggèrent que l'économie allemande a enregistré sa pire performance trimestrielle au troisième trimestre depuis le début de 2015", commente, Carsten Brzeski, chef économiste chez ING Diba.

La première estimation du PIB allemand entre juillet et septembre est attendue mercredi prochain.

Les tensions commerciales depuis des mois vont peser sur la croissance annuelle des exportations, qui "n'atteindra que 2,5% cette année en termes réels, soit une baisse de rythme de près de moitié après 4,6% en 2017", a estimé mercredi Jochen Möbert, analyste chez Deutsche Bank.

Les tensions commerciales ont été exacerbées en septembre dernier entre les États-Unis et la Chine, quand les deux pays ont décidé de s'imposer réciproquement de nouvelles taxes douanières sur des milliards de dollars d'importations annuelles.

Les Européens ont eux lancé à la mi-octobre un appel en faveur du libre-échange dans une claire offensive contre la politique "l'Amérique d'abord" de Donald Trump, au cours d'un sommet à Bruxelles avec les dirigeants de 21 pays d'Asie et la Russie.

La trêve conclue cet été avec Washington a pour l'heure permis à l'UE d'éloigner la menace de droits de douane sur les importations automobiles aux États-Unis, ce qui inquiétait particulièrement l'Allemagne, grande exportatrice de voitures en Amérique du Nord.

afp/buc