IBM (-4,27% à 122,64 dollars) enregistre l'une des plus fortes baisses de l'indice Dow Jones, lesté par des perspectives 2016 et des ventes de logiciels plus faibles que prévu. Le titan de l'informatique mondiale traverse une passe difficile depuis déjà plusieurs trimestres, bousculé par les nouveaux venus comme Amazon Web Services, qui surfent sur le boom de l'informatique dématérialisée (cloud computing). La performance d'IBM continue de plus d'être pénalisée par la vigueur du dollar.

"Big Blue" a ainsi enregistré quinze trimestres consécutifs de baisse des ventes ! Elles se sont repliées de 8,5% à 22,06 milliards de dollars au quatrième trimestre, tout en ressortant cependant en ligne avec le consensus Reuters de 22,02 milliards de dollars. Hors effets de change, le recul de l'activité aurait été limité à 2%.

La déception des investisseurs provient de la composition de l'activité, les ventes meilleures que prévu de matériel compensant la désillusion au niveau du chiffre d'affaires logiciels. Ce dernier a reculé de 11% (-6% à taux de change constant), marquant ainsi son sixième trimestre consécutif de recul, souligne Société Générale. Cette tendance négative inquiète les investisseurs car les logiciels sont l'activité la plus rentable de la société.

Quant aux "initiatives stratégiques", domaines dans lesquels IBM concentre ses investissements pour relancer la croissance, leur chiffre d'affaires a progressé de 10% au quatrième trimestre. Leur hausse est même de 16% hors impacts des changes. Ces "initiatives stratégiques", qui regroupent le cloud, le mobile, la sécurité et l'analytics (gestion et analyse de données), ont représenté 35% de l'activité du groupe l'année dernière. Elles ne permettent cependant pas encore de faire croître l'activité.

Les revenus en berne ont entraîné un repli du bénéfice au quatrième trimestre. Celui-ci a chuté de 18,6% à 4,46 milliards de dollars, soit 4,59 dollars par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action est toutefois ressorti à 4,83 dollars, soit 3 cents de mieux que le consensus. Une surperformance à relativiser, le groupe informatique ayant bénéficié d'un taux d'imposition plus faible que prévu, avertissent les analystes.

Dernière source de mécontentement pour les investisseurs : les perspectives 2016 de la firme d'Armonk. Elle table sur un bénéfice par action de 13,50 dollars, inférieur au consensus de 15 dollars et à sa performance de 2015 : 14,92 dollars. Une baisse qui s'explique pour l'essentiel par l'impact négatif des changes, précise JPMorgan.

(C.J)