ESSEN (dpa-AFX) - Le groupe de chimie de spécialités Evonik est plus confiant quant à l'évolution de ses bénéfices pour l'année en cours grâce à son programme d'économies en cours depuis un certain temps déjà et à l'évolution des ventes dans la division Specialty Additives. A cela s'ajoute une reprise des prix dans la division Animal Nutrition autour de la méthionine, une protéine pour l'alimentation animale. La conjoncture n'a toutefois pas été très favorable, car il n'y a pas encore eu de reprise macroéconomique générale. Les analystes s'attendaient déjà à une poursuite de la reprise du groupe MDax. Le cours de l'action a baissé lundi, la dernière baisse s'élevant à 1,8 pour cent.

Le résultat avant intérêts, impôts et amortissements (Ebitda) corrigé des effets exceptionnels devrait se situer entre 1,9 et 2,2 milliards d'euros en 2024, contre un objectif de 1,7 à 2,0 milliards précédemment, a indiqué lundi le groupe d'Essen.

Selon les données fournies par l'entreprise à la fin mai, les estimations des analystes se situaient déjà dans le haut de l'ancienne fourchette. Depuis, les commentaires positifs se sont multipliés, comme la semaine dernière avec l'expert Chetan Udeshi de la banque JPMorgan.

Udeshi a souligné la probabilité d'une poursuite du redressement des bénéfices au deuxième trimestre, ce qui ne serait plus une surprise. Compte tenu des difficultés de la demande dans d'autres entreprises chimiques, les investisseurs devraient attendre de nouvelles améliorations au second semestre avant de surperformer l'action Evonik.

Sur l'année en cours, les titres ont mieux résisté (+1%) que le Stoxx Europe 600 Chemicals (-2,7%). Les actions des groupes chimiques Lanxess et Wacker Chemie, également cotés au MDax, ont perdu respectivement environ 20 et 9 pour cent sur l'année.

Au deuxième trimestre, le résultat d'exploitation d'Evonik, sur la base de chiffres provisoires, a augmenté de 29 pour cent sur un an pour atteindre 578 millions d'euros, ce qui est supérieur aux prévisions des analystes à fin mai. Le chiffre d'affaires a stagné à environ 3,9 milliards d'euros. Evonik publiera ses résultats définitifs le 1er août.

Selon l'analyste Chris Counihan de la société d'investissement Jefferies, la vigueur du deuxième trimestre est surtout due à des facteurs spécifiques à Evonik, l'effet de signal pour les autres groupes chimiques est donc limité.

Sur le plan des activités, le bénéfice d'exploitation de Specialty Additives a continué de se redresser grâce à l'augmentation des volumes de vente, à l'amélioration de l'utilisation des installations et à la baisse des prix des matières premières. L'Ebitda ajusté a augmenté de 11% sur un an pour atteindre 220 millions d'euros. L'an dernier, la division avait fortement souffert de la faiblesse de la demande, notamment pour les additifs destinés aux matériaux de construction et à l'industrie automobile.

La division Smart Materials, qui regroupe de nouveaux matériaux pour l'électromobilité, des désinfectants et des accélérateurs de processus chimiques, a même vu son bénéfice d'exploitation augmenter de 40 %, à 171 millions d'euros. Il faut dire qu'il y a un an, un arrêt programmé d'une usine de production de polyamide 12, une matière plastique haute performance, était venu s'ajouter à la morosité de l'économie et au prix élevé des matières premières.

Nutrition & Care a doublé son Ebitda ajusté, à 140 millions d'euros, et Performance Material, avec son groupe C4 d'additifs pétrochimiques pour le caoutchouc, les plastiques et les spécialités chimiques, a augmenté son bénéfice de près de 16 %, à 52 millions d'euros.

Pour faire face à un environnement commercial difficile, la direction d'Evonik freine les coûts depuis un certain temps déjà, par exemple en ne remplaçant pas les postes vacants, en renonçant aux prestataires de services externes et aux voyages d'affaires.

Indépendamment de cela, le groupe restructure son administration pour l'adapter à la structure de l'entreprise. Comme annoncé en mars, jusqu'à 2000 postes sur un total d'environ 33 000 seront donc supprimés, dont environ 1500 en Allemagne. Les coûts annuels devraient être inférieurs d'environ 400 millions d'euros à ce qu'ils étaient jusqu'à présent à l'issue du programme en 2026, les premiers effets se faisant sentir dès 2024./mis/lew/jha/