Plus forte baisse de l’indice SBF 120, Eutelsat est sanctionné pour avoir lancé un avertissement sur ses ventes. Il s’agit non seulement du troisième en cinq trimestres, selon un décompte de Morgan Stanley, mais sa principale activité, la fourniture de capacité de diffusion de vidéo, a aussi déçu au dernier trimestre. Conséquence, l’action Eutelsat dévisse de 13,66% à 18,07 euros, un recul d’autant plus impressionnant qu’il intervient au sein d’un marché en progression de plus de 2%.

Sur l'exercice 2018/2019, clos fin juin, l'opérateur de satellites anticipe désormais un chiffre d'affaires " globalement stable " à taux de change et périmètre constants contre " en légère croissance " auparavant. Les autres objectifs financiers ont été confirmés, notamment une marge d'Ebitda supérieure à 78%.

Eutelsat a justifié cet avertissement par la perte d'un contrat aux Etats-Unis dans les Services aux gouvernements (connexions satellitaires des systèmes de renseignements, de surveillance, de sécurité…).

Ce léger avertissement a été d'autant plus mal perçu par les investisseurs qu'il s'agit du troisième en cinq trimestres et met donc à mal leur confiance dans le management. " Au risque d'affirmer l'évidence, devoir revoir à la baisse l'objectif de chiffre d'affaires de l'exercice 2019 au premier obstacle ne fera que nuire à la confiance des investisseurs ", souligne ainsi Jefferies. Celle-ci avait exigé un important travail de reconstruction à partir de mai 2016, Eutelsat ayant à l'époque chuté de 28% à la suite d'un profit warning.

" Le scénario pour Eutelsat consiste à réaliser des progrès ternes mais fiables jusqu'à ce qu'ils parviennent à poursuivre leur stratégie dans haut débit grand public à partir de l'exercice 2021 ", estime pour sa part Barclays. Quant à Jefferies la prochaine étape de la revalorisation du titre n'interviendra pas avant que la stabilisation des revenus soit devenue incontestable.

Outre cet avertissement, la performance de son activité Applications Vidéo, qui représente les deux tiers de ses revenus, n'a pas été à la hauteur des attentes. Au premier trimestre, clos fin septembre, ses ventes ont reculé de 1,7% à données comparables à 217,2 millions d'euros alors qu'elles étaient attendues globalement stables par le marché. Les revenus totaux du groupe ont atteint 335,1 millions d'euros, en baisse de 2,7% à données comparables.