BONN (dpa-AFX) - L'Agence fédérale des réseaux envisage de contraindre Deutsche Post à augmenter certains prix pour le courrier des entreprises. L'autorité de Bonn a annoncé mardi qu'elle avait entamé une procédure contre Deutsche Post InHaus Services GmbH (DPIHS) en raison d'un possible dumping des prix. La DPIHS est une filiale du groupe de Bonn, elle prend en charge des "services de consolidation". Cela signifie qu'elle collecte, affranchit et trie par exemple les lettres d'assurance et les courriers publicitaires des entreprises. Les lettres sont ensuite distribuées par des facteurs de la Deutsche Post - ce domaine de travail n'est pas concerné par la procédure.

L'autorité de surveillance soupçonne la filiale de la Poste de pratiquer des prix trop bas. On peut supposer que les tarifs sont "inférieurs aux coûts de la fourniture efficace de prestations et qu'ils contiennent donc des réductions qui affectent de manière abusive les possibilités de concurrence d'autres entreprises sur un marché de services postaux", indique l'autorité. L'autorité de surveillance examine à présent plus de 2000 tarifs individuels de DPIHS, environ 250 clients de la filiale de la Poste sont concernés.

L'entreprise a maintenant la possibilité de présenter ses observations. Dans deux mois, les 12 procédures, qui s'alignent sur les centres de services de DPIHS, devront être terminées. L'agence du réseau pourrait alors imposer une injonction et la filiale de la Poste devrait augmenter ses prix.

Un porte-parole de la Poste a déclaré avoir pris note du lancement de ces procédures. "Nous allons bien entendu mettre à la disposition de l'autorité tous les documents nécessaires et démontrer que les tarifs de Deutsche Post InHaus Service GmbH n'enfreignent pas la loi postale".

On estime que la Deutsche Post réalise 85 pour cent de son activité courrier avec de grandes entreprises clientes, le reste étant constitué de particuliers et de petites entreprises qui achètent des timbres tout à fait normaux pour l'envoi. Le montant de cet affranchissement est fixé par l'État, mais pas celui de l'affranchissement pour les entreprises.

Le volume des envois diminue certes depuis longtemps à l'ère du numérique, mais ce marché de niche est considéré comme tout à fait lucratif. La Poste y a de petits concurrents qui ont toutefois du mal à concurrencer le leader du marché. Si la Poste devait augmenter les prix de consolidation en question, cela pourrait améliorer la position des concurrents.

"Nous avons depuis longtemps exprimé des doutes sur la légalité des prix pratiqués par la Deutsche Post et sa filiale", explique Walther Otremba de l'Association fédérale des services de courrier (BBD), qui représente les intérêts des concurrents de la poste. Il s'agit par exemple des entreprises régionales Citypost de Hanovre, PostModern de Dresde et Pin AG de Berlin. "En appliquant les marges les plus basses pour ses prestations de consolidation, le groupe Post a depuis longtemps essayé, malheureusement en partie avec succès, d'éliminer la concurrence gênante des prestataires alternatifs et de rétablir ainsi son ancienne position de monopole", explique le président de l'association./wdw/DP/ngu