L'ancien leader européen de la volaille, qui s'est séparé de son pôle frais, fortement déficitaire, s'est recentré sur son activité traditionnelle de poulets congelés destinés à l'export et a conservé les produits élaborés avec la marque Père Dodu.

Il prévoit un résultat net de 8,5 millions d'euros pour le dernier trimestre 2012 et un résultat compris entre 15 et 20 millions d'euros pour 2013, a-t-on appris.

Profitant d'une très forte demande au Moyen-Orient, où sont situés ses principaux clients, Doux a augmenté sa production dans ses abattoirs de Plouray (Morbihan), Chantonnay (Vendée) et Chateaulin (Finistère), avec la mise en place dans ces deux derniers sites d'une équipe de nuit supplémentaire.

A Châteaulin, où se trouve également le siège du groupe, la production est passée de 300.000 poulets abattus chaque jour à 500.000 poulets aujourd'hui.

"Beaucoup de nos fournisseurs, notamment les coopératives, recommencent à s'intéresser à nous", se félicite-t-on dans l'entourage de la direction, où l'on souligne également "un rétablissement des équilibres industriels et commerciaux".

Fort de cette embellie, qui l'a conduit à embaucher 200 personnes en CDD ces dernières semaines, le groupe demandera le 28 novembre au tribunal de commerce de Quimper (Finistère) la poursuite pour six mois de sa période d'observation, prolongation qui devrait lui être accordée.

340 MILLIONS DE DETTES

Alors que planent encore des menaces de licenciements pour environ 130 salariés dépendant de quatre satellites du groupe mis en vente à l'automne, le volailler espère diminuer ce chiffre par des reclassements et n'envisage aucune autre cession de site ou restructuration significative à moyen terme.

Le groupe Doux, qui prévoit d'investir 35 millions d'euros sur trois ans pour moderniser ses outils, devra présenter au printemps prochain un plan de continuation qui assure la pérennité de l'activité en tenant compte du passif à rembourser.

Le montant des créances qui restent à la charge du volailler s'élève à environ 340 millions d'euros, dont 35 millions dus à son ancienne filiale brésilienne Frangosul.

Sur l'ensemble de ces dettes, les 142 millions d'euros de créances dues à la banque britannique Barclays seront transformés en participation au capital de Doux à hauteur de 80%, la famille Doux conservant 16% des parts et BNP-Paribas 4%.

Des négociations sont en cours avec d'autres investisseurs, tels le groupe saoudien Al Munajem, un des principaux clients de Doux, ou l'organisme financier de la filière oléoprotéagineuse Sofiprotéol, susceptibles d'entrer également dans le capital.

Le groupe Doux compte actuellement 1.819 employés en CDI et 350 en CDD.

La liquidation du pôle frais en septembre, dont seuls sept des dix sites en France ont trouvé preneurs, a entraîné la suppression d'un millier d'emplois sur un total de 1.700 postes.

Edité par Yves Clarisse

par Pierre-Henri Alllain