"Les dissensions semblent palpables aussi bien au sein du Conseil des gouverneurs mais aussi du Board exécutif. Jusqu’ici l’hostilité dans ce dernier groupe concernait surtout l’allemande Sabine Lautenschlaeger et le luxembourgeois Yves Mersch. Tous deux ont récemment tenu des discours témoignant d’une franche réserve par rapport à un éventuel quantitative easing.

Un article paru dans le journal Die Welt révèle que Benoit Coeuré serait également dans le camp des opposants.

Ken Wattret se demande dans sa note s’il faut accorder une crédibilité à cet article. Il serait possible de penser que l’information émanant d’un journal allemand, a été inventée de manière à montrer à l’opinion publique allemande que l’Allemagne n’est pas isolée dans son combat contre la BCE.

Cependant pour le responsable de la BNP, une certaine crédibilité devrait être accordée à ce nouvel élément. Benoit Coeuré pourrait effectivement être aujourd’hui réticent à se lancer dans un vaste programme d’acquisition de titres d’Etat. Cependant cette réticence est-elle une réticence de principe ou une réticence temporaire en attendant d’avoir plus de données sur les effets induits par les mesures jusqu’ici prises par la Banque centrale ? Ken Wattret choisit plutôt la deuxième option. Benoit Coeuré devrait changer d’avis à la vue des nouvelles perspectives établies en début d’année prochaine sur  l’inflation eu égard au fort repli du prix du pétrole, subodore l'expert de BNP Paribas.

Toujours est-il que lors de la séance des questions réponses faisant suite à ses propos introductifs dans le cadre de la conférence organisée jeudi après midi, le président de la BCE a précisé qu’il n’y avait pas besoin d’avoir l’unanimité pour permettre à l’institution de se lancer dans un programme de QE. « Je pense que nous n’avons pas besoin d’une unanimité pour procéder à un quantitative easing. Il suffit qu’il y ait un consensus. Le Conseil des gouverneurs ainsi que moi-même avons par-dessus tout à l’esprit le respect de notre mandat. La dernière chose que la BCE fera sera de ne pas respecter son mandat. Par le passé, nous avons pris de nombreuses décisions majeures de politique monétaire sans unanimité » a déclaré Mario Draghi.



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