par Matthieu Protard

"BNP Paribas confirme qu'aucune augmentation de capital en actions ordinaires n'est à l'étude", a fait savoir la banque française dans un communiqué.

Elle a précisé qu'elle devrait bénéficier de 2,55 milliards d'euros supplémentaires dans le cadre de la nouvelle tranche de 10,5 milliards d'euros d'aide de l'Etat français au renforcement des fonds propres des banques, soit un montant identique à celui obtenu en 2008.

"Le groupe examine avec intérêt les caractéristiques de ce nouveau dispositif dont il a vocation à bénéficier à hauteur d'un montant supplémentaire de 2,55 milliards d'euros", écrit la banque.

Le principe et les modalités de cette opération seront soumis à son conseil d'administration lors de sa prochaine réunion, dont la date n'est toutefois pas précisée.

Le 11 décembre dernier, la banque avait bénéficié d'une première enveloppe de 2,55 milliards d'euros au travers de l'émission d'obligations super subordonnées au taux de 7,75% pour les cinq premières années.

Cumulées, ces deux enveloppe de 2,55 milliards d'euros d'aides de l'Etat français devraient permettre à BNP Paribas d'augmenter de l'ordre de 100 points de base son ratio de fonds propres Tier one, qui s'élevait fin septembre à 7,6%.

Conformément aux souhaits du gouvernement et de l'Elysée, la banque a été le premier établissement bancaire à annoncer que ses dirigeants, à savoir son président Michel Pébereau et son directeur général Baudouin Prot, renonçaient à leurs bonus au titre de l'exercice 2008.

MODÉRATION DE LA POLITIQUE DE DIVIDENDE

Michel Pébereau a par ailleurs déclaré mercredi après-midi dans un entretien accordé à la chaîne de télévision TV5 que sa banque suivrait les recommandations du gouvernement français en modérant sa politique de distribution de dividende cette année.

Il a aussi insisté - sans toutefois les nommer - sur le fait que les trois principales banques françaises, seraient bénéficiaires en 2008 à la différences des banques anglo-saxonnes.

L'action BNP Paribas a été ces derniers jours la cible de nombreuses et récurrentes rumeurs de besoins de renforcement des fonds propres, certains analystes et investisseurs jugeant les ratios de solvabilité financière de la banque trop bas par rapport à la concurrence.

Cherchant à couper court à ces rumeurs, le groupe avait déjà affirmé le 19 novembre qu'il ne prévoyait aucune augmentation de capital en dehors de celle prévue dans le cadre du rachat de Fortis.

Il avait alors expliqué que compte tenu de ses activités et de son profil de risque, ses ratios de solvabilité financière étaient conformes aux exigences du régulateur.

Après six séances consécutives de baisse à la Bourse de Paris, l'action BNP Paribas a clôturé mercredi en hausse de 1,01% à 23,94 euros, sous-performant toutefois l'indice sectoriel DJ Stoxx des banques européennes (+2,54%).

A ce cours, l'action a abandonné depuis le début du mois 20,8% de sa valeur, à comparer à un repli de 24,5% pour Société générale, de 12% pour Natixis et de 5,66% pour le Crédit agricole.

Avec la contribution de Julien Ponthus, édité par Marc Angrand