par Matthias Blamont et Lionel Laurent

Le dirigeant a également souligné au cours d'un entretien accordé à Reuters en marge des Rencontres économiques d'Aix-en- Provence (Bouches-du-Rhône) que la filiale de BNP Paribas entendait renforcer les partenariats noués avec les institutions de plusieurs pays dans les prochains mois.

BNP Paribas Assurances propose des produits d'épargne et de protection. La société, qui a fait de la population des économies émergentes une priorité, a signé des accords avec plusieurs banques ou organismes de crédit à la consommation, notamment en Inde, en Thaïlande et au Vietnam, et a pris le contrôle de sa coentreprise avec la banque sud-coréenne Shinhan.

"L'activé commerciale est bonne parce que, comme on le voit dans les chiffres macroéconomiques, les gens épargnent, notamment en Asie", a dit Eric Lombard.

"Je ne vois pas de raison pour que cela change d'ici à la fin de l'année, on aura une croissance significative par rapport à l'année dernière. (Pour 2011), dans nos activités, on est dans une perspective de continuation de la croissance", a-t-il ajouté, sans commenter les perspectives de marges.

Le chiffre d'affaires de BNP Paribas Assurances a totalisé 20,7 milliards d'euros l'an passé, en hausse de 28%. Le résultat net a diminué de 3% à 546 millions tandis que les actifs gérés ont progressé à 117,9 milliards contre 101,2 milliards un an plus tôt.

Interrogé sur le déploiement géographique du groupe, Eric Lombard s'est déclaré satisfait de la couverture actuelle (58% du C.A. a été généré en France en 2009, ndlr) mais a précisé que l'activité à l'international continuait de progresser.

"Aujourd'hui nous avons davantage d'effectifs en dehors de France et dans, je dirais, peu d'années, notre activité sera majoritairement en dehors de France", a-t-il expliqué.

PRÊTS POUR SOLVABILITÉ II

Eric Lombard a également indiqué que le modèle de bancassurance développé par BNP Paribas n'était pas remis en cause alors que certaines grandes banques européennes se séparent de leurs filiales d'assurance, à l'instar de la néerlandaise ING.

"Nous sommes rentables et nous gagnons des parts de marché", a justifié Eric Lombard.

L'établissement britannique Barclays a vendu ses activités d'assurance-vie au Royaume-Uni et est en train de céder une partie de ses activités d'assurance-vie en France.

Les analystes estiment que d'autres banques pourraient céder des activités pour répondre aux exigences futures des règles prudentielles de Bâle III, dont l'entrée en vigueur est prévue pour 2013.

Interrogé sur l'effet attendu des prochaines règles prudentielles dédiées au secteur de l'assurance, Solvabilité II, également programmées pour 2013, Eric Lombard a répondu qu'il était encore prématuré de tirer des conclusions.

"Nous n'avons pas modifié notre 'business model'. En revanche, nous avons le projet très important de revoir nos systèmes d'information, de comptabilité, d'actuariat pour gérer l'entreprise dans le cadre de Solvency. Nous serons prêts", a-t-il assuré.

L'agence de notation financière Fitch Ratings a annoncé en juin que Solvabilité II bouleverserait le secteur de l'assurance et pronostiqué un recentrage de l'offre sur des produits moins risqués et des stratégies d'investissement plus prudentes.

Edité par Elizabeth Pineau