Paris (awp/afp) - La crise du coronavirus devrait faire reculer les ventes de l'industrie ferroviaire de 8% cette année, mais le secteur va pouvoir rebondir assez rapidement, selon une étude de l'Unife, l'association européenne des constructeurs ferroviaires, publiée vendredi.

"Le marché du transport ferroviaire a été touché par la pandémie, qui a temporairement mis un terme à la forte croissance que nous connaissions", a constaté le PDG d'Alstom Henri Poupart-Lafarge, qui préside l'Unife.

"Néanmoins, après une année 2020 difficile, nous sommes convaincus que les divers plans de relance combinés à une demande croissante pour les solutions de mobilité durable vont permettre une solide reprise du marché, avec une croissance moyenne de 2,3% entre les périodes 2017-19 et 2023-25", a-t-il ajouté, cité dans un communiqué.

Le marché mondial avait atteint en 2019 un volume record de 177 milliards d'euros, selon l'étude de l'Unife, réalisée par le cabinet de conseil allemand Roland Berger.

Avant d'être stoppée net par le Covid-19, il était en croissance de 3,6% par an, porté par les ventes de matériel roulant (+6,8%), la région Asie-Pacifique et l'Europe occidentale étant les zones les plus dynamiques.

Les auteurs de l'étude estiment probable une "reprise rapide" -en "V"-, portant les ventes mondiales du secteur à 204 milliards d'euros d'ici 2025, selon l'Unife.

"Les +mégatendances+ telles que l'urbanisation, la croissance démographique mondiale et la sensibilisation croissante à l'environnement entraîneront une augmentation du nombre de passagers, tandis que la numérisation et l'automatisation rendront le secteur ferroviaire plus attractif", estime Andreas Schwilling, expert chez Roland Berger.

Des programmes publics comme le "Green Deal" européen, le transfert programmé de trafic vers les chemins de fer et l'expansion des transports publics dans les grandes villes garantissent également le développement du rail, à condition que le financement public suive, selon lui.

L'Unife s'inquiète parallèlement des barrières commerciales, notamment en Asie, qui rendent inatteignables 38% du marché mondial pour les constructeurs européens, contre 37% il y a deux ans.

"Le marché doit être ouvert de la même manière pour tous les constructeurs ferroviaires, nationaux ou étrangers", a plaidé le directeur général de l'Unife Philippe Citroën, cité dans le communiqué.

"Des règles du jeu impartiales sont essentielles pour des systèmes ferroviaires efficaces, et nous appelons les institutions à garantir que la concurrence soit équitable afin de prévenir toute nouvelle baisse de l'accessibilité du marché", a-t-il ajouté.

afp/rp