LISBONNE (Reuters) - L'ancien propriétaire de la compagnie nationale portugaise TAP, David Neeleman, a nié vendredi avoir conclu un accord en 2015 pour surpayer des avions Airbus, après que des procureurs ont déclaré le mois dernier qu'ils enquêtaient sur ce contrat de location complexe, ainsi que sur des suggestions selon lesquelles il aurait acheté des actions de TAP avec de l'argent de la compagnie.

"Il est également complètement absurde de dire que les actions de la TAP ont été achetées avec des fonds d'Airbus ou avec les futurs flux de trésorerie de la TAP", a-t-il écrit, ajoutant que la TAP a exclusivement utilisé les 226 millions de dollars d'Airbus en avantages accessoires pour payer les salaires et pour ses besoins de trésorerie.

Des sources ont déclaré à Reuters le mois dernier que les enquêteurs se penchaient sur le possible financement illégal de l'acquisition de la TAP par Airbus, dans le cadre d'une nouvelle enquête sur les transactions commerciales du constructeur d'avions, suite à un accord de corruption record de 4 milliards de dollars avec les autorités françaises, britanniques et américaines en 2020.

La transaction de 2015 qui fait l'objet de l'enquête remonte à l'époque où la TAP, à nouveau entièrement détenue par l'État, venait d'être privatisée, cédant le contrôle à l'entreprise Atlantic Gateway entre Neeleman et l'entrepreneur portugais Humberto Pedrosa.

Neeleman a déclaré qu'il était "également faux" que la TAP ait acquis les avions NEO au-dessus des prix du marché, citant des évaluations indépendantes réalisées à l'époque, et a fait valoir que la compagnie aérienne ne pouvait tout simplement pas se permettre les A350 plus grands et moins efficaces et qu'elle aurait fait faillite sans le nouvel accord.

Il a déclaré qu'Atlantic Gateway avait également injecté ses propres fonds dans la TAP et obtenu un prêt de 90 millions d'euros (96,04 millions de dollars) d'Azul, la compagnie aérienne brésilienne fondée par M. Neeleman, "à des conditions très favorables pour la TAP", sauvant ainsi la TAP d'une insolvabilité immédiate.

En 2020, le Portugal a racheté la participation de M. Neeleman dans la TAP, qui fait l'objet d'un plan de sauvetage de 3,2 milliards d'euros approuvé par Bruxelles. Le gouvernement envisage une vente totale ou partielle de la compagnie aérienne, Lufthansa, Air France-KLM et IAG, propriétaire de British Airways, étant considérés comme des acheteurs potentiels.

(1 dollar = 0,9371 euro)