Paris (awp/afp) - Un camion équipé de cockpit d'avion A350, le volant en plus: Airbus a dévoilé mercredi son projet destiné à tester le roulage automatisé des avions sur les tarmacs d'aéroports de plus en plus congestionnés, au salon VivaTech à Paris.

Le camion Optimate permet de tester des technologies qui serviront ensuite à bord des avions dans le but d'assister les pilotes et améliorer la sécurité lors de la phase "critique" de "taxi", c'est-à-dire le roulage avant le décollage et après l'atterrissage.

Il s'agit d'éviter accrochages et collisions alors qu'"il y a de plus en plus de congestion" dans les aéroports. Et cela ne va pas s'arranger avec le doublement prévu du nombre des passagers d'ici 20 ans, explique à l'AFP Matthieu Gallas, responsable des recherches sur l'automatisation chez Airbus.

Ces technologies sont apparues dans les domaines de l'automobile et des télécommunications et ont été adaptées au secteur aéronautique, ajoute-t-il.

Il s'agit notamment de calculer précisément la position de l'engin au sol, de le barder de capteurs radars et lidars (détection laser).

Il s'agit aussi d'étudier le développement "d'une carte collaborative et d'un assistant de vol virtuel pour aider les pilotes à prendre des décisions (...) et à interagir avec le contrôle du trafic aérien et les centres d'opérations des compagnies aériennes", selon Airbus.

"On ne va pas voler, mais tout est fait comme si", commente à l'AFP en pleine démonstration Jonathan Rigaud, pilote au sein d'Airbus UpNext, filiale de l'avionneur européen spécialisée dans les technologies de rupture qui a développé Optimate.

Fruit de trois ans de recherches et lancé il y a six mois, Optimate est testé depuis deux mois à Toulouse, siège de l'avionneur. Après les tests avec le camion, ces technologies seront testées à bord d'un avion d'essai A350 en 2026 lors de roulages automatisés sur les tarmacs.

La base du camion, une plateforme avec des moteurs électriques, a été fabriquée par l'entreprise israélienne REE.

Parmi les technologies développées figure la "vision par ordinateur" grâce à laquelle "l'avion va voir là où l'homme ne voit pas", explique Jonathan Rigaud.

Le système doit aussi permettre de déterminer le meilleur chemin pour rallier la piste d'envol ou le terminal. "Cela va donner une prédiction basée sur l'intelligence artificielle, à quel moment partir pour éviter le trafic ou utiliser le minimum de carburant", souligne Jonathan Rigaud.

Catherine Jestin, patronne du numérique chez Airbus, qualifie le projet de "révolutionnaire", mais préfère parler d'intelligence "augmentée" plutôt que d'intelligence artificielle.

Si l'automatisation est le but ultime du projet, "on est très loin d'un avion sans pilote", insiste Matthieu Gallas.

afp/rp