New York (awp/afp) - La Bourse de New York évoluait en baisse mercredi après l'inflation qui ralentit moins vite que prévu et une forte hausse des ventes au détail aux Etats-Unis.

L'indice Dow Jones et l'indice élargi S&P 500 lâchaient tous les deux 0,65%, tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, cédait 0,58%, vers 15H15 GMT.

Mardi, le Dow Jones avait perdu 0,46% à 34.089,97 points et le S&P 500 avait cédé 0,03% à 4.136,13 points, tandis que le Nasdaq avait grappillé 0,57% à 11.960,15 points.

L'inflation, restée forte aux Etats-Unis en janvier, a décontenancé les investisseurs dès mardi lors de la publication de l'indice CPI, car elle a ralenti moins qu'attendu sur un an et même accéléré sur le mois, pour la première fois depuis octobre.

Les prix à la consommation ont augmenté de 6,4% sur un an, alors que 6,2% était attendu. Et sur un mois, la hausse des prix a accéléré à 0,5%, après +0,1% en décembre (chiffre révisé en hausse contre -0,1%).

Autre surprise, les ventes au détail le mois dernier ont affiché leur plus forte progression depuis près de deux ans, grimpant de 3%, selon l'indice publié mercredi. Ce chiffre est gonflé par la hausse des prix, un temps exceptionnellement clément qui a favorisé les achats et de bonnes ventes automobiles. Les analystes prévoyaient une hausse bien moindre de 1,9%.

Cet allant du consommateur tracassait paradoxalement les marchés "car l'économie semble imperméable à la Fed" et à ses hausses de taux, résumait Kieran Clancy, de Pantheon Macroeconomics.

Pour faire baisser l'inflation qui apparaît plus tenace que prévu, la Réserve fédérale (Fed) relève le coût de l'argent afin de comprimer la consommation, donc l'évolution des prix. Or si l'économie ne ralentit pas, la Fed pourrait continuer à resserrer la vis monétaire plus longtemps, ce qui déplaît aux marchés.

"Bien que les coûts d'emprunt plus élevés et les prix plus chers pèsent sur le consommateur, le marché de l'emploi encore solide (...) va soutenir les dépenses des ménages dans les mois à venir", a affirmé Rubeela Farooqi, économiste pour HFE.

Les marchés continuent donc "de lutter avec les implications sur la politique monétaire de la Fed d'une inflation tenace et d'un marché du travail dynamique", ont résumé les analystes de Schwab.

Le marché obligataire restait tendu, les taux sur les bons du Trésor à 10 ans passant à 3,76% contre 3,74% la veille. Quant au billet vert, il grimpait d'un demi-point de pourcentage face à l'euro.

A la cote, Airbnb s'envolait de presque 12% après des résultats bien meilleurs qu'attendus qui lui ont permis d'afficher sa première année de rentabilité. La plateforme de réservation de logements a réalisé 8,4 milliards de chiffre d'affaires (+40% sur un an) en 2022, dont elle a dégagé 1,9 milliard de bénéfice net.

Brian Chesky, le patron de l'entreprise, s'est en outre montré optimiste pour le trimestre en cours, avec des utilisateurs qui "réservent toujours plus en avance".

Dans le même secteur du tourisme, le site de voyages Tripadvisor grimpait de 2,23% après avoir rendu compte d'un bon quatrième trimestre, que ce soit au niveau du chiffre d'affaires comme du résultat.

Dans le secteur de l'énergie, le groupe Devon Energy, spécialisé dans l'exploitation et le transport d'hydrocarbures, a déçu les investisseurs par ses résultats au 4e trimestre mais aussi par l'ampleur de ses projections d'investissements. L'action Devon Energy était la lanterne rouge du marché mercredi, chutant de presque 12%.

La plateforme de jeux video Roblox avait le vent en poupe, s'envolant de plus de 22% à 43,63 dollars. Les réservations de joueurs au quatrième trimestre ont largement dépassé les attentes.

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