Vers 12h45 GMT, le titre du groupe suisse lâche 5,6% à 70 francs, accusant la plus forte baisse de l'indice SMI à Zurich et du Stoxx 600 en Europe.

Le numéro un mondial du travail intérimaire a fait état d'un bénéfice net de 192 millions d'euros pour la période avril-juin, en hausse de 1% et légèrement inférieur aux 194 millions qu'attendaient en moyenne les analystes interrogés par Reuters.

La croissance organique, ajustée des jours ouvrés, est ressortie à 6%, comme au premier trimestre, et elle s'est poursuivie au même rythme en juillet, a précisé le groupe.

"Je suis incontestablement plus optimiste que je ne l'étais il y a trois ou six mois. Avec les données que nous avons aujourd'hui, nous voyons la croissance se poursuivre", a déclaré à Reuters le directeur général d'Adecco, Alain Dehaze.

Le chiffre d'affaires a progressé à 5,97 milliards d'euros contre 5,7 milliards un an plus tôt, également légèrement en-deçà du consensus qui était à 6,03 milliards.

"La croissance organique et les marges sont légèrement en deçà des attentes, et dans l'environnement actuellement négatif du marché, les entreprises qui déçoivent voient leurs titres punis un peu plus que d'habitude", explique Michael Foeth, analyste chez Vontobel.

Alain Dehaze s'est montré plus optimiste sur l'économie européenne après les solides croissances enregistrées par la France, l'Espagne et l'Italie au deuxième trimestre.

Adecco a notamment observé une accélération de sa croissance en France, son plus grand marché, avec notamment de la demande dans le secteur automobile, la construction et la logistique.

Les embauches pour des postes spécialisés en Grande-Bretagne ont en revanche reculé, bon nombre d'entreprises ayant gelé ou freiné leurs recrutements le temps que Londres négocie les conditions de sa sortie de l'Union européenne.

L'activité de recrutement d'employés et d'ouvriers pour des contrats à durée indéterminée en Grande-Bretagne et en Irlande a vu son chiffre d'affaires reculer de 11%, et la baisse a atteint 23% pour le personnel qualifié.

Dans l'intérim, les revenus ont reculé de 6% dans les secteurs secteurs technologique, financier et juridique en Grande-Bretagne.

Alain Dehaze a indiqué que le marché de l'emploi britannique resterait incertain tant que les conditions du Brexit ne seraient pas arrêtées.

"Je m'attends à une stabilisation, ou à un léger repli, mais pas à une dégradation encore plus sensible", a-t-il dit.

(Véronique Tison et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français)

par John Revill