Lundi 8 novembre, Marie-Odile Amaury mettait fin au suspens en affirmant qu'elle renonçait finalement à céder son titre phare. L'arrivée de Philippe Carli, à la tête du groupe, n'est pas étrangère à cette décision. L'ancien PDG de Siemens avoue en effet qu'à ses yeux Le Parisien est "un formidable actif, avec une rédaction et des équipes managériales de qualité". A cette raison interne, Philippe Carli ajoute le manque d'offres porteuses de "projet ambitieux".

Si l'avenir de la presse écrite semble bien sombre, Philippe Carli croit au potentiel du journal et envisage même d'en faire "le quotidien pluri média d'information générale de référence en France". Pour cela, il mise sur la dimension locale des cahiers départementaux, vecteurs de proximité avec les lecteurs, sur l'unicité du contenu et sur une "démarche markéting intelligente". L'autre défi, confie t-il, consiste à "accélérer le virage numérique" en proposant des "offres couplées papier-web-tablette".

Philipe Carli revient ensuite sur le dernier défi du groupe Amaury : compléter son engagement dans l'univers du sport (via sa filiale Amaury Sport Organisation) en se lançant dans les paris sportifs sur Internet. Le groupe a investi dans le site Sajoo, codétenu par Bwin et s'accorde un peu de temps pour décider s'il réinvestit ou non dans ce secteur. Une chose est sûre, Philippe Carli entend miser sur le commerce électronique, quitte "à passer par des acquisitions" ou mettre en place des partenariats pour se développer à l'international.

Tous ces projets sont aux yeux du directeur général parfaitement réalisables, au vu de la "force de frappe considérable" du groupe ; Philippe Carli se plait, en effet, à rappeler que le groupe est bénéficiaire et qu'il pèse aujourd'hui plus de 65 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Pauline Raud