Les indices US enregistrent leur plus forte chute depuis le 16 novembre 2010 (Nasdaq et Dow Jones), le 'S&P' quand à lui n'avait jamais perdu plus 1,75% depuis août dernier.

La semaine s'achève globalement dans le rouge à Wall Street alors que les troubles qui se déroulent en Egypte incommodent soudain les investisseurs (qui s'en désintéressaient totalement la veille, malgré des heurts meurtriers avec la police et un millier d'arrestations jeudi).

Les évènements d'Egypte sont largement évoqués dans les commentaires d'après-séance... sauf que les affrontements en plein milieu du Caire -mais également à Suez et Alexandrie- avaient débuté bien avant que les indices US se mettent subitement à décrocher, à 90 minutes de la clôture des places européennes.

Bien suivre la chronologie des évènements est essentiel: une véritable douche froide qui s'est abattue sur les places occidentales à partir de 16H, peu après la publication de l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan: la chute générale des indices semblait relever de la plus pure coïncidence car le chiffre en question constituait plutôt une bonne surprise (il est ressorti à 74,2 pour janvier en version définitive, contre 72,7 en estimation préliminaire) puisque qu'il s'avérait supérieur aux estimations des économistes qui visaient un score de 73.

En revanche, un 'problème technique' tout à fait inhabituel affectait le Nasdaq dont le calcul s'est avéré impossible durant une demi-heure (ce qui empêchait la négociation de nombreux dérivés sectoriels liés au Nasdaq): lorsque les cotations ont repris, l'indice s'est mis à plonger à la verticale, alors même que le 'S&P' -jusque là indifférents aux évènements retransmis en direct depuis l'Egypte-inscrivait sa meilleure marque de l'année à 1.303Pts, le Dow Jones cotait alors 12.012.

Etrange coïncidence que ce 'trou d'air' sur le Nasdaq survenant en même temps qu'une panne technique rarissime !

Au final, le Nasdaq dévissait de -2,48%, le S&P500 de -1,8% et le Dow Jones chutait de -166Pts (-1,4% à 11.825Pts).

Certains commentateurs évoquaient initialement la déception causée par la premières estimation du PIB américain au 4ème trimestre (légèrement inférieure aux prévisions à +3,2% contre +3,5% anticipé) puisque la croissance de l'année écoulée n'atteint pas le seuil de 3% (+2,9%).

Ce chiffre est susceptible de connaître une révision à la hausse le 25 février prochain et en attendant, c'est plutôt une 'bonne nouvelle' pour la FED qui peut continuer de justifier son 'QE-2' par la lenteur et la fragilité de la reprise.

Et si la croissance américaine déçoit, le Dollar reprend +0,8% à 1,36E dans le cadre d'une 'fuite vers la sécurité'.
La flambée du pétrole qui s'envole de +4,3% à 89,5$ (contre 85 en début d'après-midi) semble résulter d'un accès de nervosité un peu excessif: les émeutes en Egypte méritent certes de retenir l'attention de la Maison Blanche et traders opérant sur le NYMEX... mais ce pays produit très peu d'or noir et c'est un 'importateur net' qui n'influence guère la production mondiale.

Autre information peut être plus inquiétante pour le moyen terme, c'est au tour de la dette souveraine des Etats-Unis d'être surveillée de près par Moody's, selon les informations circulant dans la presse.

L'agence de notation aurait en effet averti hier soir du risque de plus en plus élevé qu'elle soit amenée à placer la note AAA des Etats-Unis en perspective négative dans les deux ans à venir (2 ans, c'est une éternité quand on se remémore la à quelle vitesse la confiance dans la dette grecque s'est évanouie fin 2009 puis de nouveau en plein Forum de Davos en janvier 2010).

Le FMI estime que le risque souverain reste élevé et que le rythme d'assainissement budgétaire de certains grands pays (les Etats Unis pour ne pas les nommer) a ralenti...

En dehors des sujets d'inquiétude géopolitiques et de surendettement, les 'trimestriels' sont également venus plomber le Nasdaq.

Microsoft chutait de -3,9%, au lendemain de la publication de performances mitigées sur deuxième trimestre 2010-2011, entre succès du Kinect et d'Office 2010 et déception du côté de Windows 7.

Pesant lui aussi sur l'indice phare de Wall Street, Chevron perdait -1,5% à 93 dollars, malgré un bénéfice par action de 2,64 dollars pour le quatrième trimestre 2010, supérieur au consensus de 2,38 dollars, contre 1,53 dollar l'année précédente à la même période.

Ford plongeait de -13%, impacté par une charge exceptionnelle, le constructeur automobile a dégagé un bénéfice net trimestriel de 190 millions de dollars ou cinq cents par action, un BPA divisé par cinq en rythme annuel.

Amazon décrochait de 7,25% à 170 dollars sur le Nasdaq, au lendemain de la publication de résultats trimestriels marqués par des marges jugées décevantes par la communauté financière, malgré le succès de son Kindle.

Parmi les plus lourds replis du jour, on notait également Apple -2,1%, Dell et Yahoo -2,2%, Cisco et Verizon -2,4%, RIM (-3%), Fastenal -3,75%, Adobe et Flextronics -4%, Broadcom -4,5%, Marvell -5,5% et Sandisk -8,8%.


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