par Pedro Nicolaci da Costa et Mark Felsenthal

Ben Bernanke, qui s'exprimait devant la commission bancaire du Sénat, a jugé que la reprise économique américaine semblait de plus en plus auto-entretenue.

Il a en revanche estimé que le rythme des créations d'emplois était bien trop faible.

"Nous voyons des raisons d'être optimistes concernant le marché du travail dans les quelques trimestres à venir", a-t-il souligné.

CRÉATIONS D'EMPLOI INSUFFISANTES

Le produit intérieur brut a crû de 2,8% en rythme annuel au quatrième trimestre et le taux de chômage est resté à son niveau élevé de 9% en janvier.

Les embauches semblent s'accélérer, mais pas encore à un rythme suffisant pour faire baisser le chômage.

"Tant que nous n'aurons pas une période durable de créations d'emplois, nous ne pourrons pas considérer la reprise comme réellement établie", a déclaré Ben Bernanke.

Selon lui, les risques baissiers pesant sur la croissance ont diminué. Pour la première fois, il a de plus déclaré que le risque de déflation, jusqu'à présent employé pour justifier les rachats de dette menés par la Fed, était désormais "négligeable".

De même, la hausse des prix du pétrole n'est pas selon lui de nature à remettre en cause dans l'immédiat la croissance.

Le baril de brut léger américain est récemment repassé au-dessus des 100 dollars, en raison notamment des violents troubles en Libye. Il a depuis reflué.

Sur la base d'indicateurs de marché et d'études menées auprès de consommateurs, la Réserve fédérale prévoit que l'inflation va rester basse et estime que les attentes à long terme à ce sujet sont contenues.

Toutefois, si les attentes en la matière venaient à augmenter, la Fed pourrait devoir agir.

"Nous continuerons à suivre de près ces développements et nous sommes prêts à répondre de façon adéquate pour soutenir au mieux la reprise en cours, dans un contexte de stabilité des prix", a-t-il dit.

Ben Bernanke doit s'exprimer mercredi devant une commission de la chambre des représentants, pour la deuxième journée de son rapport semestriel sur la politique monétaire.

Grégory Schwartz pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten