New York (awp/afp) - Les Bourses européennes et l'euro ont légèrement rebondi lundi à l'issue du premier tour des élections législatives anticipées en France qui laisse les investisseurs encore incertains quant à la composition de l'Assemblée nationale à venir.

Après avoir entamé la séance en forte hausse de près de 3%, la Bourse de Paris a finalement progressé que de 1,09%. La Bourse de Milan (+1,70%) a fait mieux, tandis que Francfort a pris 0,30% et Londres 0,03%. A Zurich, le SMI a gagné 0,47%.

La Bourse de Paris avait dévissé de 6,42% en juin, sa pire performance mensuelle en deux ans.

Sur le marché des changes, la monnaie unique européenne gagnait 0,27% vers 20H40 GMT face au billet vert, à 1,0742 dollar pour un euro.

Pour les investisseurs, désormais, "il n'y a pas de bons scénarios, mais des gradations de mauvais scénarios" estime Vincent Juvyns, membre de l'équipe stratégie de JPMorgan AM.

Le camp présidentiel, vu le plus favorablement par les marchés, a terminé troisième du premier tour avec 20,04% des suffrages, derrière le Nouveau Front populaire (27,99%) et le Rassemblement national et ses alliés (33,14%).

Mais la crainte des marchés que ce dernier ne dégage une large majorité a commencé à se dissiper lundi, notamment car une centaine de candidats de gauche ou de la majorité présidentielle qualifiés pour le deuxième tour se sont déjà mis en retrait lundi pour contrer le Rassemblement national, selon un décompte provisoire de l'AFP.

Un Parlement sans majorité absolue et pris dans "l'immobilisme" ne serait toutefois pas forcément une bonne chose pour les investisseurs, la France devant faire face à plusieurs défis sur ses finances publiques, souligne M. Juvyns.

La baisse des tensions était aussi perceptible sur le marché obligataire. L'écart entre le taux d'intérêt de l'emprunt de la France à dix ans et celui de l'Allemagne, la référence en Europe, se réduisait nettement après avoir touché un pic depuis 2012 la semaine précédente.

Le taux de l'emprunt français à 10 ans évoluait à 15H30 GMT autour de 3,34%, en nette hausse par rapport à vendredi et à ses plus hauts depuis novembre, mais le taux allemand augmentait davantage pour s'établir vers 2,60%.

A Wall Street, les indices ont terminé dans le vert, le Nasdaq (+0,83%) sur un record. Le Dow Jones a gagné 0,13% et le S&P 500 +0,27%.

La semaine à New York, écourtée en raison d'un jour férié jeudi, va mettre à l'honneur le rapport sur l'emploi américain pour juin vendredi.

Les actifs français rebondissent ___

Les valeurs françaises, qui ont souffert de l'instabilité politique après l'annonce de la dissolution le 9 juin de l'Assemblée nationale, rebondissent lundi.

Du côté des banques, Société Générale a gagné 3,10%, Crédit Agricole 2,83% et BNP Paribas 3,59%.

D'autres entreprises malmenées depuis la dissolution en raison d'inquiétudes quant à une nationalisation ou à un encadrement plus strict de certaines activités étaient aussi en hausse: Vinci a pris 2,56%, Eiffage 3,31%, TF1 5,21% et Engie 2,96%.

Le pétrole dans le vert ___

Les cours du pétrole ont été tirés par l'escalade des tensions au Moyen-Orient et des perspectives de demande chinoise plus robuste, mais aussi par la hausse de l'euro face au dollar après le premier tour des législatives en France.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, a gagné 1,88% à 86,60 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en août, est monté de 2,25% à 83,38 dollars.

Le bitcoin gagnait 2,14% à 63.229 dollars.

afp/rp