Paris (awp/afp) - Les Bourses et le marché obligataire étaient circonspects mercredi après la publication d'un ralentissement plus faible qu'attendu de l'inflation américaine en avril.

La Bourse de New York était partie à la baisse en début de séance avant de revenir dans le vert: le Dow Jones gagnait 0,53% et le S&P 500 0,24% vers 14H00 GMT. Seul l'indice technologique Nasdaq (-0,42%) était en retrait.

Idem en Europe où les indices ont presque annulé leur progression journalière peu après 12H00 GMT, avant de repartir de plus belle: Paris montait de 1,77%, Francfort de 1,57%, Londres de 1,06% et Milan de 2,10%. A Zurich, le SMI cédait 0,02%.

L'inflation s'est établie à 8,3% en avril aux Etats-Unis, contre 8,5% en mars, selon l'indice des prix à la consommation (CPI). Ce premier ralentissement depuis huit mois a été permis par la baisse des prix de l'essence, qui avaient flambé en mars.

Cependant, les investisseurs s'attendaient à mieux (8,1%) et l'inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix de l'énergie et de l'alimentation, accélère encore sur un mois, à 0,6% contre 0,3% en mars, d'autant plus qu'"il y a des signes que d'autres secteurs contribuent à la hausse" des prix, selon Neil Wilson, analyste de Markets.com.

Les prix de l'alimentation connaissent pour leur part leur plus forte hausse sur un an depuis avril 1981 (+9,4%).

L'inflation est "plutôt à un plateau qu'à un pic, ce qui veut dire qu'elle sera élevée plus longtemps", affirme Neil Wilson.

Sur le marché obligataire, les taux d'emprunt des Etats-Unis ont temporairement grimpé de près de 10 points de base, avant de se stabiliser à nouveau.

Le taux à 10 ans repassait légèrement au-dessus des 3% (en hausse de un point de base par rapport à la clôture de mardi). Et le rendement à 2 ans, qui reflète les anticipations de hausses de taux directeurs de la banque centrale américaine, montait à 2,686% contre 2,608% la veille.

La mission principale des banques centrales est de maintenir l'inflation sous contrôle. Face à la flambée des prix, la Réserve fédérale (Fed) américaine a donné en mars le coup d'envoi de son cycle de relèvement des taux.

Les derniers chiffres de l'inflation sont susceptibles d'influencer l'ampleur de ses prochaines mesures.

Plusieurs responsables de la banque centrale américaine ont estimé mardi qu'une hausse des taux rapide dans les prochains mois était nécessaire face à l'inflation, quitte, selon certains, à voir le chômage temporairement remonter un peu.

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde prépare de son côté le terrain à une hausse des taux d'intérêt en juillet, la première depuis 2011.

Le pétrole grimpe, le bitcoin stable ___

Les prix du pétrole bondissaient, galvanisés par les inquiétudes sur l'approvisionnement en hydrocarbures russes, le ralentissement de l'inflation aux Etats-Unis et la baisse des cas de Covid-19 en Chine.

Vers 14H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 4,31% à 106,85 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin augmentait quant à lui de 5,07% à 104,76 dollars.

L'euro progressait de 0,29% face au billet vert, à 1,0561 dollar.

Après une première moitié de séance dans le rouge, le bitcoin se stabilisait (+0,40%) à 31.130 dollars.

Philip Morris veut croquer Swedish Match ___

Le géant du tabac Philip Morris International (+1,56%) a annoncé une offre de près de 16 milliards de dollars (15,2 milliards d'euros) pour racheter le suédois Swedish Match, dans le cadre d'une stratégie visant à réduire la part de ses activités dans la cigarette.

EA reste prisé ___

L'éditeur de jeux vidéo a publié un chiffre d'affaires total de 1,82 milliard de dollars pour ce trimestre, en hausse de 35%. L'action grimpait de 9,55% malgré des commandes nettes, indicateur le plus suivi dans l'industrie des jeux vidéo, légèrement inférieures aux attentes des analystes.

afp/rp